Cette fois-ci, on ne pourra pas accuser Québec solidaire d’être au pays des licornes. L’ambitieux plan climatique présenté dimanche ose s’attaquer à l’ultime tabou, celui du changement des habitudes de vie.
Depuis des années, la classe politique entretient le mirage où le Québec pourra atteindre ses cibles de réduction des gaz à effet de serre sans trop nous bousculer.
Chaque cycle électoral offre une nouvelle recette miracle, l’électrification des transports, l’hydrogène vert. Résultats de l’opération : nos émissions n’ont baissé que de 3 % depuis 1990. On est loin du compte.
Avec son plan Vision 2030, Québec solidaire change la donne. Pour y arriver, les consommateurs finiront par payer de leur temps, ou de leur poche.
Taxe nécessaire
Car QS nous confronte à notre histoire d’amour avec les gros chars.
Si certains travailleurs et les familles nombreuses ont besoin de pick-up et de grosses voitures, en quoi est-ce nécessaire d’avoir un VUS pour se rendre de la banlieue au centre-ville ?
Alors que ni la crise climatique ni les prix de l’essence n’ont suffi à convaincre les consommateurs d’abandonner les véhicules les plus polluants, l’idée de les taxer s’impose.
Horreur ? Injustice ? Non, la France le fait, la Belgique le fait.
Conduire une grosse bagnole est souvent un choix. L’heure est venue de l’assumer.
Par ailleurs, on ne peut éternellement s’indigner contre l’auto solo alors que nos réseaux de transport en commun sont si inadéquats.
Combien de Québécois abandonneraient les coûts élevés associés à l’achat d’une voiture s’il était facile de se déplacer des banlieues vers la ville, et surtout entre nos zones périurbaines et nos régions ?
On ne peut éternellement se désoler du fait que la planète brûle sans accepter certaines remises en question.
Si le coût semble élevé en 2022, imaginez ce qu’il sera dans 10 ans.