« Miami, more than a beach [plus qu’une plage] ! » Dan Gelber, le maire démocrate de Miami Beach, aime à citer le slogan, même s’il prend soin d’ajouter immédiatement « mais nous sommes d’abord une plage ». Dans son vaste bureau d’ailleurs, outre la photo du président Kennedy, s’affiche en grand l’étendue de la plage, des plages devrait-on dire, de sa municipalité.
Ce que le poster ne montre pas, c’est que cet atout majeur de la région est menacé, et que, sur la grève, la frénésie des engins de terrassement, pour réensabler, côtoie l’oisiveté estivale des touristes. Car ces derniers sont essentiels à l’économie locale. Miami reste la photo souvenir assurée, plage, soleil, palmiers et grands buildings de verre qui réverbèrent une luminosité intense.
Dan Gelber, la soixantaine dynamique, le visage hâlé comme il se doit quand on vit depuis toujours dans le « Sunshine State » (« Etat du soleil »), règne sur cette « petite » ville de 90 000 habitants, quand sa grande voisine, Miami, en compte 461 000. Mais il fait surtout face à la déferlante touristique. De dix à quinze millions de touristes arpentent ses rues, et surtout ses plages, chaque année, ce qui fait de l’Etat la deuxième destination nord-américaine la plus prisée après New York. Les ports de Floride arrivent en tête du classement mondial pour les bateaux de croisière, avec la proximité des Caraïbes, et trois terminaux : Miami, Port Canaveral et celui des Everglades, pour un total de plus de douze millions de passagers. Miami Beach vit donc au rythme du tourisme, souvent tapageur, un mélange de kitch, de luxe, d’ostentation et de séjours familiaux, dopé entre autres par l’immense parc Disney d’Orlando.
Les immenses étendues de sable fin restent la cible première des touristes. « Tout le monde aime la plage, mais nous devons nous demander ce que font les gens quand ils la quittent à la fin de la journée », affirme encore Dan Gelber. Et de vanter d’autres cartes jouées par sa ville, comme l’accueil de la finale du Super Bowl, un événement majeur de la planète du football américain, en 2020, ou encore l’importance de son équipe de basket, le Miami Heat, une des meilleures de l’incontournable NBA, la ligue nord-américaine de basket, mais aussi l’investissement, important assure-t-il, dans la culture, ou encore dans la mode.
« La dynamique de l’hospitalité est primordiale pour notre économie », insiste-t-il. Quitte à regretter l’attractivité de sa région à certaines occasions, comme le spring break, cette semaine du printemps où un grand nombre d’étudiants choisissent des destinations ensoleillées pour se lâcher. Et Miami est un bon spot. « Les jeunes viennent ici pour se soûler, ce n’est pas intéressant pour nous, toutes les villes de la côte détestent ça », assure le maire. La tranquillité, avec un grand nombre de retraités de toutes origines, doit rester un atout.
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