Dans un message adressé mercredi à l’Agence française du médicament, et diffusé sous forme de communiqué, la société Abbott / St. Jude Medical a signalé que des défaillances liées à des problèmes de fabrication avaient été signalées concernant de deux de ses modèles de pacemakers. L’entreprise a d’ores et déjà rappelé les stimulateurs non implantés et a émis ses recommandations à destination des patients.
Des défaillances liées à un problème de fabrication ont été signalées sur certains pacemakers du laboratoire Abbott, a annoncé mercredi l’Autorité française du médicament, en donnant la conduite à tenir pour les patients potentiellement concernés et pour les professionnels de santé.
“La société Abbott/St. Jude Medical a informé l’ANSM d’un problème de fabrication conduisant dans de rares cas à un défaut d’étanchéité sur certains de ses stimulateurs cardiaques implantables (“pacemakers”) double chambre, modèles Assurity et Endurity fabriqués et distribués entre septembre 2019 et avril 2022″, a annoncé l’ANSM dans un communiqué.
Des signalements en faible nombre
Cela concerne potentiellement environ 16.300 stimulateurs en France, selon l’agence. Pour l’heure, souligne ici franceinfo, seuls une cinquantaine de pacemakers défaillants ont été signalés aux pouvoirs publics. Début septembre, la fréquence des déclarations rapportant des défaillances potentiellement liées au problème de fabrication était d’environ 0,3%.
Le problème de fabrication peut “par exemple causer une perte de la stimulation cardiaque, une réduction de la durée de vie de la batterie, un passage du dispositif en mode de stimulation de secours et/ou une perte des capacités de communication avec le stimulateur (par télémétrie en consultation et par télésurveillance au domicile du patient)”, a-t-elle détaillé.
Les recommandations émises à l’attention des patients
Le fabricant a “déjà procédé au rappel des stimulateurs qui n’avaient pas été implantés et le procédé de fabrication spécifique à l’origine du problème n’est plus utilisé”, a aussi précisé l’ANSM. Prévenue au milieu de l’été, l’agence sanitaire a informé et échangé depuis avec les représentants des patients et des professionnels de santé concernés. “Des patients ont déjà été contactés et pris en charge par les centres qui leur avaient implanté les pacemakers en cause”, a indiqué à l’AFP Thierry Sirdey, directeur des dispositifs médicaux à l’ANSM.
“Pour une prise en charge des patients concernés la plus rapide et adaptée possible, au regard du risque potentiel”, l’agence sanitaire a élaboré des recommandations à destination des porteurs de ces pacemakers et, en lien avec les sociétés savantes, à destination des professionnels de santé. Pour savoir s’ils sont concernés, les porteurs de certains stimulateurs Abbott peuvent vérifier sur le site internet du fabricant, en saisissant le numéro de série à sept chiffres figurant sur leur carte de porteur de pacemaker.
500.000 porteurs de pacemakers en France
Pour les patients concernés, l’établissement où leur stimulateur a été implanté va les “contacter prochainement, s’il ne l’a pas déjà fait, pour organiser une consultation médicale”, mais ils peuvent aussi le contacter directement, selon l’ANSM. Le cardiologue évaluera la nécessité de remplacer ou non le pacemaker.
En cas de symptômes tels qu’un rythme cardiaque lent, des étourdissements, des vertiges, une perte de connaissance ou autre symptôme inhabituel, il faut contacter rapidement le médecin ou service chargé du suivi.
Les patients implantés avant le 1er septembre 2019 avec les modèles en cause d’Abbott ou avec un pacemaker d’une autre marque ne sont pas concernés. Environ 500.000 Français portent un stimulateur cardiaque, de différentes marques, et environ 70.000 stimulateurs sont implantés chaque année.