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Antarctique, coraux… cinq points de bascule climatique pourraient être franchis avec le niveau de réchauffement actuel

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Le glacier de Sermeq, au Groenland, le 11 septembre 2021.

C’est sans doute la notion la plus effrayante de tout le répertoire de catastrophes convoyées par la crise climatique : celle des points de bascule (tipping points, en anglais), ces seuils de réchauffement au-delà desquels des pans du système climatique entrent dans un état complètement nouveau et souvent irréversible, avec des impacts majeurs pour le climat, les écosystèmes et les sociétés humaines.

Dans l’évaluation la plus à jour sur le sujet, publiée vendredi 9 septembre dans Science, une équipe internationale de chercheurs reconnus pour leur expertise sur le climat identifie seize seuils de rupture entraînant un emballement mondial ou régional. Ils montrent un risque de multiplication de ces points de non-retour au-delà d’un réchauffement de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle – l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat – avec une menace qui s’accroît à chaque dixième de degré supplémentaire.

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Mais même aux niveaux actuels de réchauffement (+ 1,1 °C), le monde risque de passer cinq de ces dangereux seuils, avertissent les scientifiques : la disparition des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique de l’Ouest, le dégel abrupt du pergélisol (les sols gelés en permanence) dans les régions boréales, l’extinction des coraux tropicaux et subtropicaux et l’arrêt d’un élément important de la circulation océanique dans l’Atlantique Nord.

Le sujet fait l’objet d’une préoccupation grandissante de la part des scientifiques et du grand public depuis une première évaluation globale, en 2008. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avait abordé pour la première fois cette notion dans son rapport d’août 2021, indiquant que le risque de déclencher des points de bascule devenait élevé à 2 °C de réchauffement, et très élevé entre 2,5 °C et 4 °C. Mais il n’avait pas entrepris d’évaluation systématique. La nouvelle étude, basée sur une analyse de 200 publications scientifiques ainsi que sur les modèles climatiques, les observations et les données paléoclimatiques, se veut plus exhaustive, se révélant souvent plus alarmante.

Changement irréversible

Les chercheurs ont conclu que seize systèmes biophysiques majeurs impliqués dans la régulation du climat de la Terre – contre neuf dans l’évaluation de 2008 – ont le potentiel de franchir des points de bascule, où le changement devient auto-entretenu. Autrement dit, si ces systèmes – comme la calotte glaciaire, l’océan ou la forêt tropicale – franchissaient ces seuils, ils continueraient à évoluer vers un nouvel état, même si la température mondiale cessait d’augmenter. Ce changement est, selon leur définition, le plus souvent irréversible, mais pas forcément abrupt puisque la durée de la transition varie de quelques dizaines d’années à des siècles ou des millénaires.

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Written by Stephanie

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