Publié le 10 sept. 2022 à 22:20
Rentrée très chargée pour Ubisoft. Quelques jours après avoir annoncé qu’il resserrait encore ses liens opérationnels et financiers avec le poids lourd chinois Tencent, le champion français du jeu vidéo a levé le voile sur la feuille de route de sa licence XXL : Assassin’s Creed, des titres boxant dans la catégorie des jeux d’action-aventure tout en s’inscrivant dans l’histoire des civilisations. Et celle-ci s’annonce copieuse.
Pour le quinzième anniversaire de sa franchise, le groupe – qui fait partie du « big four » mondial des éditeurs de jeux haut de gamme pour consoles de salon et PC – au côté d’Activision Blizzard (Call of Duty), Electronic Arts (Fifa) et Take-Two (GTA) -, a confirmé qu’un nouvel opus destiné aux consoles et PC verra le jour en 2023 et s’intitulera « Assassin’s Creed Mirage ». Celui-ci plongera le joueur dans les ruelles de Bagdad. Un lancement majeur pour la firme qui interviendra plus de deux ans après la sortie du dernier opus en date, « Assassin’s Creed Valhalla » qui a franchi le mur symbolique du milliard d’euros de revenus depuis son lancement en novembre 2020.
« Assassin’s Creed est notre principal actif », a rappelé Yves Guillemot, cofondateur et patron d’Ubisoft. En quinze ans, le groupe a écoulé plus de 200 millions d’unités des treize jeux Assassin’s Creed qui ont vu le jour. Soit une moyenne de plus de 15 millions de ventes par titre. A plus long terme, le groupe prévoit de lancer un « hub » nommé « Infinity » et dédié à Assassin’s Creed où les joueurs auront accès à l’ensemble du catalogue de la franchise et où des passerelles existeront entre les différents titres. « C’est une nouvelle période qui s’ouvre pour Assassin’s Creed », a fait valoir Marc-Alexis Côté, vice-président d’Ubisoft et producteur exécutif d’Assassin’s Creed.
Des jeux mobiles attendus sur Netflix
En parallèle, d’autres nouveaux jeux de la franchise sont aussi dans les tuyaux et ont pour nom de code « Red », « Hexe », « Invictus » et « Jade ». Le premier se déroulera au Japon et sera un jeu solo tandis que le troisième sera un titre signant le retour du multijoueur dans la franchise. Le dernier est, lui, destiné au mobile et se déroulera en Chine. Représentant la majorité des revenus de l’industrie vidéoludique, le mobile pèse aujourd’hui 12 % du chiffre d’affaires d’Ubisoft qui a pour ambition d’accélérer encore sur ce format.
Le groupe a ainsi annoncé qu’il allait lancer trois jeux mobiles sur Netflix qui a mis le cap sur les jeux vidéo, il y a un peu plus d’un an, en vue d’élargir encore son catalogue de contenus. L’un de ces titres sera d’ailleurs basé sur l’univers d’Assassin’s Creed. Le groupe tricolore travaille aussi sur une adaptation en série télé de sa franchise qui sera diffusée sur la plateforme du leader mondial du streaming vidéo. « Nous allons continuer dans cette direction stratégique », a souligné Yves Guillemot alors que des séries télé de deux autres de ses licences fortes, Far Cry et Tom Clancy, sont aussi en préparation.
Baisse du cours de Bourse
En attendant, l’action d’Ubisoft a, elle, plongé de plus de 15 % en Bourse mercredi dernier, après l’annonce du renforcement de ses liens avec Tencent – alors que des rumeurs de rachat intégral, ou du moins de prise de participations significative, par le leader mondial du jeu vidéo ou un autre groupe -, agitaient les marchés financiers depuis de long mois. Ce qui a mécaniquement mis fin à la prime spéculative qui portait, en partie, le titre.
« Il y a beaucoup de consolidation dans l’industrie et donc de la spéculation. Nous avons, de notre côté, passé un message de stabilité, a réagi Yves Guillemot. Bien sûr, le conseil d’administration d’Ubisoft continuera d’examiner toute offre qui viendrait à être faite ». Surtout, le patron du groupe va pouvoir désormais se focaliser entièrement sur le développement de ses futurs jeux et à la déclinaison de ses franchises.