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Le plus grand fjord du monde sous le feu des projecteurs

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Le voilier polaire « Kamak », affrété pour l'expédition Greenlandia, dans le fjord Scoresby (Groenland), en août 2022.

Ittoqqortoormiit. Le village le plus isolé du Groenland, perdu sur la côte est à plus de 800 kilomètres du plus proche bourg. Depuis plusieurs mois, cette petite communauté de 350 âmes – en déclin constant depuis une quinzaine d’années – suscite l’intérêt de nombreux chercheurs d’horizons divers, liés plus ou moins directement à une initiative française : Greenlandia. Derrière ce projet iconoclaste se trouve un ancien journaliste et photographe, Vincent Hilaire, rêvant depuis des années de porter la voix des populations arctiques. « Tout est parti du constat que ces communautés en première ligne du dérèglement climatique ne sont que peu écoutées. J’avais pourtant l’intuition que leur parole avait tout autant le pouvoir de faire évoluer les mentalités que les rapports scientifiques. »

En cherchant une communauté arctique prise entre son mode de vie traditionnel et les impacts concrets du dérèglement climatique, Vincent Hilaire finit par tomber sur le petit village d’Ittoqqortoormiit. Une centaine de maisons colorées gardant l’entrée du fjord Scoresby, le plus grand fjord du monde, qui s’enfonce sur plus de 200 kilomètres dans le continent gelé. Fondé en 1925 par les Danois afin d’asseoir leur souveraineté sur cette côte est alors lorgnée par la Norvège, le village subsiste encore aujourd’hui majoritairement de la chasse, complément indispensable aux deux ravitaillements annuels du seul supermarché de la ville.

Un filet à plancton

Après avoir passé un mois et demi en immersion dans le village en 2015, Vincent Hilaire monte le projet Greenlandia avec et autour de cette communauté isolée, selon trois axes. Documentaire tout d’abord, avec plusieurs projets de livre et de film sur la région et ses habitants. Pédagogique ensuite, avec des échanges entre la petite école d’Ittoqqortoormiit et plusieurs classes françaises. Et enfin sur le plan scientifique, en soutenant plusieurs projets de recherche en lien avec des problématiques locales.

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Durant ce mois d’août 2022, Greenlandia a ainsi invité à bord du navire polaire Kamak la biologiste Caroline Bouchard, spécialiste de la morue polaire à l’Institut groenlandais des ressources naturelles (GINR). Après avoir collecté des échantillons de roche avec un géologue du Muséum national d’histoire naturelle (voir ci-dessus), le voilier affrété par Greenlandia a ainsi tiré à travers le fjord Scoresby un filet à plancton, capturant entre autres des larves de morue polaire. « Cette espèce est particulièrement importante à étudier car elle occupe une place centrale dans l’écosystème arctique, rappelle Caroline Bouchard. Or, les larves de ce poisson sont directement affectées par les hausses de température, alors que l’Arctique se réchauffe trois à quatre fois plus vite que le reste de la planète. Là où d’autres espèces marines ont tendance à migrer vers des eaux plus froides, la morue polaire peut difficilement aller plus au nord…  » Ce poisson constitue pourtant le repas de base des narvals, bélugas et phoques, eux-mêmes essentiels à la survie des habitants d’Ittoqqortoormiit.

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Written by Stephanie

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