On se souvient de ses récentes sorties sur la question climatique. De ses appels à l’action. Et plus largement, de son côté « proche de la nature » qu’on lui connait depuis le milieu des années 1980. Mais à y regarder de plus près, Charles III, nouveau roi d’Angleterre, ne semble pas aussi « vert » qu’il y parait. Pire, il défend des idées sans aucun fondement scientifique.
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Quelque 48 heures après le décès de la reine Elisabeth II, c’est son fils, le prince Charles qui a été officiellement proclamé roi ce samedi 10 septembre 2022. Doit-on se réjouir que celui qui est publiquement connu pour sa sensibilité à la cause environnementale accède au trône britannique ? Une fois encore, les choses, quand on y regarde de plus près, ne sont pas si simples.
Revenons d’abord quelques années en arrière, quelques décennies même. Parce que c’est dès le milieu des années 1980 que celui qui était alors encore le prince Charles a converti sa ferme des Cornouailles en ferme biologique. Il s’affiche, dans la foulée, comme un défenseur des espèces rares et le soutien de nombreuses initiatives écoresponsables.
Celui qu’il faut désormais appeler le roi Charles III est même parmi les premiers à publier son bilan carbone. Accompagné, s’il vous plaît, d’un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). C’était en 2008.
Et l’on se souvient des sorties de la famille royale tout entière en amont de la Conférence des parties signataires de la Convention-Cadre de l’Organisation des Nations unies sur les changements climatiques qui s’est tenue en novembre 2021 à Glasgow (Écosse), la COP26. Devant les membres du G20 réunis juste avant à Rome (Italie), le prince Charles avait estimé que le « plus urgent des problèmes » à traiter était celui de « la santé de la planète ». « Nous devons maintenant traduire les belles paroles en actions encore plus belles », exhortait alors le prince de Galles.
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De prime abord, s’appliquer ce principe à lui-même ne devrait pas poser de difficultés majeures au nouveau roi Charles III. Pourtant, à y regarder de plus près, il se pourrait bien que le nouveau couronné ne soit pas aussi vert qu’il le proclame.
Certains demandent ainsi depuis longtemps, en vain, que les propriétés terriennes de la famille royale soient gérées de façon plus écoresponsable. Cela ne représente que 1,4 % des terres du Royaume-Uni. Mais la question, ici, est surtout celle de l’exemple. Car la moitié des terres du pays appartient à moins de 1 % de la population. Des aristocrates, notamment. Sur lesquels les prises de position de la famille royale pourraient avoir un impact.
Autre point sensible : les émissions directes de gaz à effet de serre. Car la famille aime se déplacer en hélicoptère. Souvent, selon les observateurs. Y compris pour de courts trajets entre deux propriétés. En 2019, les émissions de GES liées aux déplacements un peu partout dans le monde de la famille royale ont tout simplement doublé par rapport à ceux de 2018. Ne faisant toutefois augmenter le total des émissions de la famille de 3 % — grâce à une réduction importante sur les postes chauffage et éclairage.
Un penchant pour les charlatans
Pas exemplaire, donc, le tout nouveau roi Charles III et sa famille. Mais le pire reste peut-être le penchant à peine masqué du souverain pour des pratiques pour le moins farfelues. Parce que, non content de soutenir depuis très longtemps l’homéopathie — et ses principes qui n’ont, rappelons-le, jamais pu être scientifiquement prouvés –, Charles III est aussi un grand admirateur de Rudolf Steiner (1861-1925). Rappelons que ce dernier est le fondateur d’un mouvement à l’origine de la biodynamie et de l’anthroposophie. Des pratiques, dont le fondement, là encore, n’a jamais pu être scientifiquement démontré.
Il y a quelques années, le prince de Galles prononçait même fièrement le discours d’ouverture du congrès international du mouvement biodynamique, faisant l’éloge de la méthode agricole anthroposophique. Une méthode basée sur l’astrologie, l’alchimie et l’homéopathie. Celui qui n’était alors que prince de Galles critiquait alors une « pensée scientifique réductionniste ». Et se disait fier d’être « un ennemi des Lumières » !
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