Après un été de canicules et de catastrophes liées au réchauffement climatique planétaire, la journée de lundi 12 septembre a été celle de nombreux niveaux inégalés de chaleur pour un mois de septembre, a annoncé lundi Météo-France.
Alors que l’automne météorologique a débuté, ce « pic de chaleur remarquable » selon les termes de Météo-France, a touché principalement un grand quart sud-ouest du pays. Comme les trois canicules de l’été (en juin, en juillet et en août), il est dû à un phénomène dépressionnaire en Atlantique, qui « aspire de l’air chaud tropical, qui se dirige ensuite vers le nord de l’Espagne puis le sud-ouest de la France ».
Certaines températures se sont approchées des 40 °C, comme dans les Landes, où à Mont-de-Marsan elles ont atteint 39,1 °C (2 degrés de plus que l’ancien plus haut pic, le 12 septembre 2016).
35,1 °C à Nantes
Des températures inédites ont également été relevées dans les Pyrénées, avec 38,9 °C enregistré à Pau (contre 36,3 °C le 7 septembre 1970), ou dans le Bordelais, où les températures à Sauternes, connu dans le monde entier pour ses vignobles, ont atteint 38,1 °C (contre 37 °C le 12 septembre 2016).
A l’intérieur des terres, Albi a enregistré 36,5 °C, soit 0,1 °C de plus que le 3 septembre 2005. Plus haut sur la côte Atlantique, la ville de Nantes a battu un niveau inégalé en soixante ans, avec 35,1 °C mesurés lundi – le 1er septembre 1961, la température y avait atteint 34,3 °C.
Deux incendies
La Gironde, touchée par des feux majeurs cet été (près de 30 000 hectares brûlés), a connu lundi des températures très élevées, avec notamment un record mensuel enregistré à Bordeaux (37,5 °C), du jamais vu depuis 1987. L’addition des périodes de canicules favorise les incendies. Aussi, les flammes ont parcouru quelque 160 hectares de végétation et de forêt à Saumos, entre l’océan et Bordeaux, et contraint à l’évacuation du bourg de la commune, a-t-on appris auprès des pompiers de la Gironde.
Quelque 500 personnes évacuées du bourg de Saumos doivent rejoindre des abris dans les communes limitrophes du Temple et de Sainte-Hélène, selon le Codis 33. Environ 300 sapeurs-pompiers sont présents à Saumos, un village situé entre les plages de l’océan Atlantique et l’agglomération bordelaise, et d’importants moyens aériens ont été mobilisés, avec deux Canadairs, deux hélicoptères et un avion Dash.
Selon les pompiers des Landes, un autre incendie était en cours depuis lundi après-midi, avec environ 45 hectares brûlés, à Herm, au nord de Dax, où un record de chaleur pour le mois de septembre a également été battu lundi (39 °C, soit un degré de plus que la température la plus haute enregistrée, à la même date, en 2016).
Une centaine de pompiers et des moyens aériens sont mobilisés sur ce feu qui, comme celui de Saumos, n’est pas situé dans le massif des Landes de Gascogne, la plus grande forêt de résineux d’Europe.
Incendies, sécheresse et orages meurtriers
Contrairement aux canicules de l’été, qui ont atteint un niveau inégalé de durée cumulée avec trente-trois jours, ce pic de chaleur automnal devrait être de courte durée selon Météo-France. En effet, mardi et mercredi, des orages sont attendus sur la quasi-totalité du territoire, et une attention particulière est portée sur le nord du Languedoc et le pourtour de la basse vallée du Rhône, où le risque qu’ils soient violents et accompagnés de pluies intenses sera particulièrement élevé.
Les climatologues avertissent depuis longtemps que le réchauffement climatique va entraîner des étés plus chauds avec des épisodes de chaleur commençant plus tôt et se poursuivant plus tard.
L’été 2022 dans l’hémisphère Nord a été une illustration des ravages du changement climatique, y compris en France, pays qui a connu son deuxième été le plus chaud jamais enregistré avec une température moyenne de 2,3 °C au-dessus des normales, ainsi que de nombreux incendies, une sécheresse généralisée et des orages meurtriers.