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Face à l’urgence climatique, Emmanuel Macron refuse toute « démagogie »


Emmanuel Macron, le 1er septembre 2022 à l’Elysée.

Sur les questions climatiques, Emmanuel Macron n’entend pas « changer de grammaire ». Malgré l’été caniculaire, ponctué de feux titanesques, le chef de l’Etat a confirmé son cap pour contribuer à la sauvegarde de la planète : sa ligne reste européenne et progressiste, faite d’efforts plus que de sacrifices, a-t-il confirmé, lundi 12 septembre, lors d’une rencontre avec une centaine de journalistes de l’Association de la presse présidentielle. Aucune contradiction entre l’agenda climatique, l’agenda économique et la soif de justice sociale du pays, à ses yeux. Il faut savoir tenir les trois ensemble, sans verser dans la « démagogie » ni le « contre-signal », insiste-t-on dans son entourage.

La question d’une interdiction, d’une taxation ou même d’une régulation de l’usage des jets privés sur le sol français, qui agite l’opposition de gauche et a été évoquée par son ministre des transports, Clément Beaune, est balayée d’un revers de la main. M. Macron se méfie des bons sentiments et de la tentation de s’attaquer aux privilégiés pour donner l’exemple et satisfaire l’opinion. Sinon, « ils iront mettre leurs jets ailleurs », pense-t-on à l’Elysée. Pas question de reproduire les méthodes de François Hollande, qui avait taxé à 75 % les revenus supérieurs à un million d’euros, sous son quinquennat. Alors secrétaire général de l’Elysée, M. Macron avait jugé l’initiative d’une formule lapidaire : « C’est Cuba sans le soleil. » Aujourd’hui, il constate que le dispositif n’a pas réduit les inégalités.

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Le chef de l’Etat ne nie pas le comportement aberrant de certains. Mais l’échelle la plus efficace pour y répondre doit être, selon lui, européenne. Il imagine un mécanisme de comptabilisation des émissions de CO2, au sein de l’Union, qui pénaliserait plus durement les plus riches. De la même façon, le locataire de l’Elysée réaffirme sa position sur la question d’une taxation des superprofits. Oui, dit-il, il faut s’attaquer à la rente indue, à ce surcroît de bénéfices engrangé par les énergéticiens, du fait de la guerre en Ukraine. Mais une fois encore, cet éventuel mécanisme de redistribution – qui permettrait de piocher dans ces superprofits pour aider les plus modestes à faire face à l’inflation des prix de l’énergie – ne peut être qu’européen.

Accent mis sur l’« incitation »

Refusant d’être dans la morale, le chef de l’Etat insiste sur le devoir collectif pour que les efforts soient équitablement répartis. Toujours dans une logique libérale. Souhaitant que le coût du carbone soit davantage pris en compte, il veut notamment croire que les plus aisés se rendront compte d’eux-mêmes que polluer n’est pas rentable et changeront leur comportement. Mais, au mot « taxation », le locataire de l’Elysée préfère toujours celui « d’incitation ».

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Written by Stephanie

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