La fondatrice de la principale agence d’influenceurs est régulièrement prise à partie par Booba, mais aussi par des milliers d’internautes. Elle regrette le laxisme des plateformes américaines.
Mise en cause à de multiples reprises, Magali Berdah, fondatrice de Shauna Events, principale agence d’influenceurs, répliquait ce 14 septembre lors d’une conférence de presse organisée à Paris. Celle qui a récemment fait l’objet d’un reportage de France 2 traitant des dérives et arnaques des influenceurs n’a pas souhaité revenir sur ces polémiques. Pendant près de 45 minutes, elle a souhaité évoquer le harcèlement en ligne, mais aussi les menaces de mort.
Parmi les chiffres avancés par Me Antonin Gravelin-Rodriguez, avocat de Magali Berdah, quelque 100.000 messages haineux la visant, ainsi que ses proches, pour une dizaine de plaintes déposées au cours de l’été pour harcèlement, injures, diffamation, mais aussi menaces de mort et attaques antisémites.
Si son nom n’a pas été cité une seule fois lors de la conférence de presse, c’est bien le rappeur Booba qui est accusé d’avoir orchestré cette déferlante de haine en ligne, avec 200 publications de sa part évoquant Magali Berdah sur les réseaux sociaux en trois mois.
Booba “un harceleur”
“Aujourd’hui, cet homme qui se présente en lanceur d’alerte est un harceleur. Le combat pour protéger nos enfants [contre les dérives des réseaux sociaux, ndlr] ne peut pas être porté par un homme qui attise la haine sur les réseaux sociaux et ailleurs” a alerté Magali Berdah.
Lors de la conférence de presse, Me Antonin Gravelin-Rodriguez est par ailleurs revenu sur ce qu’il estime être la passivité d’Instagram et Twitter face aux messages haineux, mais aussi à des publications ayant dévoilé l’adresse personnelle et l’étage de l’appartement de Magali Berdah.
Une publication émanant d’un compte qui n’a pas été définitivement suspendu par Instagram, assure-t-elle auprès de BFMTV. Et ce malgré “l’amendement Samuel Paty”, qui punit le délit de mise en danger par la publication de données personnelles.
Pour identifier les auteurs de messages haineux ou de menaces, la police doit obtenir l’adresse IP des internautes les ayant envoyés. Une donnée dont seules les plateformes disposent. Basées en Irlande, ces dernières refusent régulièrement de fournir ces informations, sans qu’elles puissent être sanctionnées. Une attitude dénoncée par Magali Berdah, qui estime avoir contacté personnellement Twitter et Instagram, sans obtenir de réponse.