Visée par une enquête pour pratiques commerciales trompeuses, Magali Berdah surfe sur la vague des candidats de téléréalité pour les transformer en véritables influenceurs. Le titre à la une, le nouveau podcast quotidien de BFMTV lui consacre un nouvel épisode.
Situation de crise pour la patronne des influenceurs ce jeudi 15 septembre. A l’heure du café matinal, Magali Berdah tient une conférence de presse à l’hôtel Hilton dans 8ème arrondissement de Paris. Elle y évoque le harcèlement en ligne, mais aussi les menaces de mort dont elle est victime depuis plusieurs mois.
Quelques jours plus tôt, un reportage de Complèment d’enquête diffusé sur France 2 abordait les dérives et les arnaques des influenceurs sur les réseaux sociaux.
Mais durant ce point presse, Magali Berdah dénonce les attaques du rappeur Booba sans revenir sur les pratiques des influenceurs avec qui elle travaille. Elle est actuellement visée par une enquête pour pratiques commerciales trompeuses car les influenceurs de sa société sont soupçonnés de mettre en avant des produits inefficaces ou des escroqueries.
Son entreprise Shauna Events, fondée en 2017 et rachetée par le géant Banijay, emploie une soixantaine de personnes et accompagne un certain nombre d’influenceurs qui dépassent le million d’abonnés sur Instagram. Des abonnés souvent très jeunes.
Les candidats de télé-réalité, un marché prometteur
En 2021, elle a pourtant été désignée par le magazine Forbes comme l’une des femmes d’affaires les plus influentes de l’année en France. Connue surtout de la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2010), c’est en famille que certains découvrent son visage et même sans doute son existence dans l’émission Fort Boyard en juillet 2021. Elle est, ce jour-là, aux côtés de sa grande protégée Nabilla, l’une des stars des réseaux suivie par près de 8 millions de personnes sur Instagram.
En réalité, tout démarre en 2016. Magali Berdah doit repartir de zéro après la faillite de sa société d’assurance. Elle côtoie alors plusieurs candidats de téléréalités, des jeunes femmes et des jeunes hommes propulsés dans la lumière le temps d’un show à la télévision et qui en sortant, deviennent des starlettes éphémères. Un créneau reste inexploré: la seule manière pour eux de durer est d’être proche de leur communauté sur les réseaux sociaux. Pour cela, ils monétisent leur moindre post en collaborant avec des marques. Et c’est là que Magali Berdah intervient.
Etre rentable, devient le mot d’ordre. Le métier de Magali Berdah est de monétiser leur image sur les réseaux sociaux. Ces influenceurs passent leur journée à raconter leur vie ou à l’inventer, et qui, entre deux histoires, font du placement de produits. Des produits qui posent parfois question quant à leur fiabilité et leur origine. Des influenceuses font également la promotion d’injection de chirurgie. Problème, “elles mettent en avant des personnes qui pratiquent la médecine de manière illégale et clandestine”, relève la journaliste Mélanie Mendelewitsch, interrogée dans notre podcast.
Influente jusqu’aux politiques
Pendant le premier confinement, Magali Berdah publie aussi des lives sur son compte Instagram, elle participe à l’appel au don de la Fondation des hôpitaux, présidée par Brigitte Macron.
L’année dernière à quelques mois du premier tour de la présidentielle, Magali Berdah, se prête au jeu de l’interview intime et réussi même à interroger quasiment tous les candidats sur chaine Youtube. Un placement de produit au début des vidéos finance son projet. On la retrouve ainsi en tête à tête avec Jean-Luc Mélenchon ou Eric Zemmour. Elle interviewe le Président de la République en avril dernier. Des apparitions qui permettent aux candidats de s’adresser au jeune public et primo-votants. La rumeur lui a même prêté un poste de ministre des réseaux sociaux.