Quelque trente-six mille volailles vont être abattues à la suite de la découverte d’un foyer de grippe aviaire « hautement pathogène de type H5N1 » dans un élevage de Céré-la-Ronde (Indre-et-Loire), a annoncé la préfecture d’Indre-et-Loire, lundi 19 septembre.
« Dans le cadre des mesures de lutte contre la propagation du virus, l’abattage des animaux présents dans l’élevage sera réalisé dans les plus brefs délais », ont fait savoir les services de l’Etat dans un communiqué. L’éleveur sera indemnisé, a précisé la préfecture.
Pour éviter tout risque de propagation du virus, une zone de protection de 3 kilomètres et une zone de surveillance de 10 kilomètres autour de l’exploitation ont été instaurées depuis samedi. Dans ces zones, les oiseaux de basse-cour doivent être mis à l’abri. La chasse aux gibiers d’eau et à plumes y est interdite.
« Le virus de l’influenza aviaire circule activement parmi les oiseaux sauvages et sa diffusion aux volailles domestiques peut avoir des conséquences économiques et sanitaires importantes pour la filière avicole », a prévenu la préfecture.
Persistance du virus chez les oiseaux sauvages en Europe
Officiellement, en France, le niveau de risque est classé comme « négligeable ». Mais, à la fin de l’été, la situation était inédite à de nombreux égards. Sur les littoraux européens, une mortalité nouvelle a été constatée en juillet-août chez des oiseaux marins (mouettes, goélands, fous de Bassan), mais aussi à l’intérieur des terres, parmi des oiseaux terrestres, comme les hérons. Les analyses ont confirmé que ces volatiles étaient bien infectés par le virus de la grippe A(H5N1).
Jusqu’en 2021, c’étaient les migrations hivernales de l’hémisphère Nord vers le Sud qui transportaient les virus aviaires. Cette fois, des espèces sédentaires sont contaminées et provoquent des infections dans les élevages en dehors de la saison des migrations. Des zones jusque-là relativement épargnées, comme la Bretagne, sont désormais très exposées, avec un risque élevé du fait de la densité des exploitations.
Autre particularité : loin de se cantonner aux palmipèdes, hôtes classiques des virus aviaires, la lignée de H5N1 qui circule cette année touche toutes les espèces avicoles – dindes, poulets de chair, coqs. Le phénomène ne connaît pas de frontières. Aux Etats-Unis, 45 millions de volailles ont été infectées depuis janvier, contre 46 millions en Europe (dont 19,2 millions en France et 13,8 millions en Italie).
Etabli à la fin de juin, le dernier bilan à propos de l’influenza aviaire de l’Autorité européenne de sécurité des aliments se concluait par une alerte : le virus H5N1 « pourrait être devenu endémique dans les populations d’oiseaux sauvages en Europe ». Depuis, les observations estivales ont confirmé une persistance du virus dans cette faune.