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Des polytechniciens « écolos » à l’assaut des hautes sphères de l’Etat

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« Face à l’urgence écologique que doit-on faire ? Déserter comme l’ont proposé nos camarades de l’Agro ou agir de l’intérieur ? » Cette question, Angel Prieto, 25 ans, l’a posée en juin, sur scène, lors de sa remise de diplôme à l’Ecole polytechnique, faisant écho au dilemme grandissant pour une partie de sa génération surdiplômée et consciente de la crise écologique.

Angel Prieto a choisi de faire sa part « de l’intérieur », en intégrant le puissant et fermé corps d’élite des Mines, qui irrigue les cabinets ministériels et les directions des grands groupes industriels français. « S’engager pour la puissance publique afin d’impulser et mettre en œuvre des politiques publiques à la hauteur des enjeux » : voilà l’ambition affichée sur cette scène de l’amphithéâtre Poincaré, qui fut, cet été, le théâtre de discours politiques d’une radicalité inédite de la part de trois promotions de jeunes polytechniciens convaincus de l’urgence écologique et sociale.

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Engagé et militant, Angel Prieto ne cache pas son CV : membre actif du collectif Pour un réveil écologique, devenu think tank et lobby auprès des grandes écoles et des entreprises, membre du Lierre, un réseau écologiste créé en 2019 pour les membres de la fonction publique, le jeune ingénieur voit l’occasion de pratiquer une forme d’entrisme écologique dans ce corps influent rattaché au ministère de l’économie.

Regain d’intérêt pour le service public

De l’intérieur, une nouvelle génération de hauts fonctionnaires « écolos » veut peser de tout son poids sur les politiques publiques de ces prochaines années, avec l’espoir d’imposer une forme de radicalité dans les rouages de l’Etat. En 2021, près de 200 jeunes hauts fonctionnaires issus des rangs des écoles de la haute fonction publique (ENA, Ecole nationale de la magistrature, Ecole des hautes études en santé publique, etc.) ont signé un appel réclamant une « réforme en profondeur de la scolarité et des carrières offertes par la fonction publique (…) pour être à la hauteur des exigences qu’imposent les crises environnementales ». En juin, la première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé sa volonté de former le gouvernement et la fonction publique à la transition écologique.

Chaque année, le corps des Mines, qui compte environ 900 membres en activité, recrute une vingtaine d’étudiants. Une dizaine de polytechniciens, généralement les dix premiers du classement de sortie, les fameux X-Mines, ainsi qu’une dizaine d’autres élèves issus des Ecoles normales supérieures, de l’Ecole des mines, de Telecom Paris, des jeunes docteurs, ou des fonctionnaires passés par un concours interne qui eux ne pourront jamais revendiquer ce « titre de noblesse » républicain.

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