A l’heure du « quoi qu’il en coûte » et dans le pays de la Sécurité sociale, force est de constater que ce sont bien les patients qui paient de leur poche leur traitement contre la migraine, soit environ 250 euros par mois. Pour une maladie qui leur gâche la vie, ont-ils vraiment le choix ?
Chez un migraineux sur quatre, la sévérité des crises entraîne un retentissement socioprofessionnel important. En effet, 20 millions de journées de travail sont perdues chaque année à cause de la migraine en France. Pour bien comprendre pourquoi la migraine est un véritable handicap, rappelons que cette maladie se manifeste par une céphalée modérée à sévère qui dure de quatre à soixante-douze heures. Ces crises sont associées à des nausées, voire des vomissements, et/ou à une hypersensibilité à la lumière et au bruit. Chez certaines personnes, la crise s’accompagne de troubles visuels, verbaux et/ou moteurs. Autant dire qu’il devient impossible de réaliser tout travail intellectuel ou physique. D’ailleurs, 13 % des migraineux affirment ne plus travailler en raison de leur maladie, indique un sondage réalisé en mars 2020 par l’association La Voix des migraineux.
La violence des symptômes peut s’accompagner de pensées suicidaires pour 15 % des personnes atteintes de migraine chronique, selon cette même source. Même si la majorité des migraineux ont appris « à gérer » cette douleur depuis leur jeunesse, outre la vie professionnelle qui se retrouve ponctuée d’absences régulières, la vie sociale, affective et familiale est chamboulée par des crises à répétition. Dans leur vie de couple, la migraine a aussi un impact sur leur sexualité et le conjoint peut se retrouver dans le rôle de l’aidant, devant assurer seul les tâches quotidiennes.
Trois traitements dont l’efficacité est sans appel
Jusqu’alors, pour réduire la fréquence des crises de migraine, les neurologues détournaient des médicaments destinés au départ à traiter d’autres pathologies : antiépileptiques, antidépresseurs, ou bêtabloquants, notamment prescrits contre l’hypertension artérielle, avec des résultats très variables en fonction des personnes. Les anticorps monoclonaux anti-CGRP, eux, sont le premier traitement de fond spécifique à la migraine. Leur spécificité explique sans doute leur efficacité.
Des patients ont vu la fréquence de leur migraine chuter de plus de 70 %, voire disparaître, grâce à l’arrivée de ces nouveaux traitements jugés révolutionnaires par les neurologues eux-mêmes. Ils se sont mis à vivre et non plus survivre, lit-on sur les différents forums. Les anti-CGRP sont donc vitaux pour ces personnes, dont certaines souffrent d’une quinzaine de crises par mois depuis plus de trente ans.
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