Près de 130 000 étudiants et 14 000 travailleurs québécois ont voté en faveur d’une grève vendredi pour se mobiliser face à la crise climatique et demander au gouvernement de délaisser les énergies fossiles d’ici 2030.
L’événement s’inscrit dans le cadre du mouvement mondial Fridays for the Future lancé par la militante Greta Thunberg. Celle-ci s’était d’ailleurs rendue à Montréal lors de la marche en 2019 qui avait mobilisé environ 275 000 personnes pour la cause climatique.
Cette année, les manifestations majeures se tiendront près du parc Jeanne-Mance, à Montréal, et au parc des Braves, à Québec, dès 13h vendredi. D’autres mobilisations sont aussi prévues dans une dizaine d’autres villes, dont Rimouski, Sherbrooke, Gatineau, Trois-Rivières et Victoriaville.
Au moins 51 associations étudiantes, 23 organisations syndicales et des centaines d’organisations communautaires seront en grève pour l’occasion. Il s’agit de la plus grande mobilisation depuis celle de 2019.
Des changements radicaux
La coalition d’organisations derrière les marches qui se tiendront vendredi demande notamment aux différents partis politiques de s’engager à délaisser le pétrole et le gaz d’ici 2030.
«Il faut réaliser qu’on est rendus là après s’être tourné les pouces pendant 30 ans. Cette transition-là, qui aurait pu être faite en douceur, doit maintenant être faite de façon radicale», lance François Geoffroy, porte-parole du collectif Travailleurs et travailleuses pour la justice climatique.
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François Geoffroy, porte-parole du collectif Travailleurs et travailleuses pour la justice climatique
On réclame également une taxation des richesses pour réinvestir massivement dans le filet social afin d’éviter que la transition n’accroisse les inégalités sociales.
«Ce sont les personnes les plus vulnérables qui sont les plus touchées par les changements climatiques. On n’a qu’à penser à la rareté de la nourriture causée par des phénomènes naturels qui feront augmenter le prix des denrées», explique Amélie Beaulé, déléguée de l’Association étudiante du Cégep de Saint-Laurent.
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Amélie Beaulé, déléguée de l’Association étudiante du Cégep de Saint-Laurent
Un mouvement en réorganisation
Les organisateurs de l’événement ne s’en cachent pas: la pandémie a eu un effet dévastateur sur la lutte contre les changements climatiques dans les deux dernières années.
«Ça a complètement désorganisé le mouvement. Du côté étudiant, ça a coupé les organisateurs de leur base, tandis qu’on n’avait pas la possibilité de se rencontrer pour offrir des moyens de mobilisation», souligne M. Geoffroy.
«Mais on est en train de rebondir et on est même étonnés de voir la force et la vitalité de ce rebond-là cette année!» poursuit-il.