L’émergence rapide de logiciels capables de produire de véritables œuvres d’art à partir de mots clés pourrait transformer radicalement le monde artistique.
C’est probablement une première, à en croire le site spécialisé Ars Technica. Une artiste américaine a obtenu un copyright (un droit de propriété proche du droit d’auteur français) pour un roman graphique créé par une intelligence artificielle (IA).
Sur Instagram, Kris Kashtanova a publié la réponse favorable à sa demande d’enregistrement auprès de l’autorité américaine.
“J’ai obtenu le droit d’auteur du Copyright Office des États-Unis sur mon roman graphique généré par IA. J’ai été honnête sur la façon dont il a été fabriqué et j’ai mis Midjourney sur la page de couverture” explique-t-elle. “J’ai fait valoir que nous possédons le droit d’auteur lorsque nous fabriquons quelque chose en utilisant l’IA.”
Midjourney est un des outils phares pour générer des images à partir de simples mots-clés ou expressions, et donne parfois d’impressionnants résultats.
L’artiste a néanmoins précisé que l’intelligence artificielle n’a pas entièrement créé l’oeuvre, mais a assisté sa création, dans la mesure où Kashtanova en a écrit le récit et a décidé de sa mise en page.
Un vide juridique
La question de la propriété intellectuelle des images générées par IA, alors que les logiciels se multiplient, reste un sujet brûlant dans le milieu de l’art. Par crainte d’ennuis juridiques, la célèbre banque d’images Getty a décidé de bannir les images générées par l’intelligence artificielle.
Son principal concurrent, Shutterstock a aussi commencé à supprimer de sa banque d’images les visuels issus de Midjourney ou ses concurrents comme DALL-E ou Starry AI. Avant de visiblement changer d’avis…
La jurisprudence est encore vide sur la question des droits d’auteurs mais une règlementation fera, sans nul doute, son apparition aux Etats-Unis comme en Europe.
En attendant, le roman graphique de Kris Kashtanova, intitulé Zarya of the Dawn, est en accès libre sur le compte Instagram de l’artiste.