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Utilisation d’hydrogène vert: une idée qui n’est pas réaliste à la cimenterie McInnis


Appuyée par la cheffe libérale, Dominique Anglade, l’idée d’employer l’hydrogène vert à la cimenterie McInnis pour réduire le gaz à effet de serre n’est pas une solution réaliste, estime un expert spécialisé en utilisation des combustibles.

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« Pour produire du ciment, ça demanderait des quantités énormes d’hydrogène et, à ce moment-là, ça deviendrait très coûteux », explique en entrevue Bruno Detuncq, professeur à la retraite de Polytechnique de Montréal, spécialiste en thermodynamique et en combustion.

Les cimenteries, comme la cimenterie McInnis, en Gaspésie, utilisent les combustibles les moins chers possibles, note M. Detuncq, en raison de l’énorme consommation d’énergie de leurs fours. Tout peut y passer : mazout lourd, coke de pétrole (qui est similaire au charbon) et même des pneus usagés.

L’hydrogène vert, lui, nécessite une large quantité d’électricité pour sa production et il est coûteux à transporter sur de longues distances, rappelle M. Detuncq. Ces facteurs rendent cette source d’énergie onéreuse en grande quantité, donc peu pratique pour la fabrication de ciment.

Favorable

En point de presse, vendredi, Mme Anglade avait réagi favorablement à l’idée que l’hydrogène vert puisse alimenter la cimenterie McInnis, lorsqu’on lui a posé une question à ce sujet.

« Bien sûr [que ça pourrait être utilisé] », avait-elle répondu.

« Et on pourrait envisager ça partout dans les grandes entreprises, les aciéries, par exemple », avait-elle ajouté, en rappelant que l’hydrogène, comme combustible, n’émet aucun gaz à effet de serre, seulement de la vapeur d’eau. 

Ce n’est pas la première fois depuis le début de la campagne électorale que le projet ÉCO de la leader libérale, orienté vers la production à grande échelle de l’hydrogène vert, rencontre le scepticisme des experts. Ainsi, pour se concrétiser, le projet ÉCO exigerait de doubler pratiquement la production d’électricité renouvelable au Québec, ce qui n’est pas jugé plausible par les experts.

Toutefois, il faut apporter un bémol favorable aux commentaires de Mme Anglade. Selon le professeur Detuncq, l’emploi de l’hydrogène dans les aciéries semble possible et a déjà commencé à se matérialiser. Par exemple, le géant mondial de l’acier ArcelorMittal a entrepris des projets pilotes en ce sens à travers le monde.

Contrecœur

À ses installations de Contrecœur, au Québec, la multinationale a procédé à des tests le printemps dernier, où une partie du gaz naturel employé par l’usine a été remplacé par de l’hydrogène.

Précisons qu’une aciérie comme celle de Contrecœur utilise des fours électriques en conjonction avec le gaz naturel, ce qui la rend moins gourmande en combustibles que les cimenteries.

Invité à commenter la suggestion de Mme Anglade, Ciment McInnis n’a pas répondu à notre demande

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Written by Stephanie

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