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le régulateur des télécoms russe accusé d’être devenu une agence de renseignement



Le régulateur des télécoms russe surveille les moindre faits et gestes des citoyens sur Internet; affirme le New York Times. Le Kremlin l’utilise comme un outil de surveillance pleinement intégré à sa politique de répression.

Une enquête du New York Times, publiée le 22 septembre, montre que le Kremlin use de son régulateur des télécoms, Roskomnadzor, pour surveiller ses opposants. Le quotidien américain a eu accès aux archives et à plus de 160.000 documents du bureau du Bachkortostan (province de Russie) du régulateur attestant de la répression numérique de Vladimir Poutine.

Les documents détaillent le fonctionnement interne du système de surveillance et de censure. Roskomnadzor suit les activités en ligne des opposants politiques, des militants et des médias indépendants que le gouvernement n’approuvent pas. Il peut ensuite les arrêter et supprimer les informations qui ne vont pas dans le sens du Kremlin, explique le journal américain.

Pour son enquête, le New York Times a construit un logiciel et un outil de recherche pour analyser les documents, feuilles de calcul, vidéos et présentations gouvernementales russes. La fuite des documents “est un petit aperçu de l’ampleur réelle de la censure et de la surveillance d’Internet en Russie”, a déclaré auprès du New York Times, Leonid Volkov, le chef de cabinet du chef de l’opposition emprisonné Alexeï Navalny.

Un outil précieux pour le Kremlin

Le journal américain note que Roskomnadzor était déjà connu pour ses actions hors de son rôle de régulateur mais que l’ampleur de ses missions de surveillance est révelée par ces derniers documents.

Créé en 2008, le Président russe a fait du régulateur un levier pour surveiller ses opposants. Roskomnadzor fait partie d’un réseau plus vaste qu’il a construit au fil des ans comprenant un système d’espionnage qui intercepte les appels téléphoniques, le trafic internet, les campagnes de désinformation en ligne et le piratage des systèmes gouvernementaux d’autres pays. Une liste noire, éditée par le régulateur rassemble désormais plus de 1,2 million d’URL interdites, dont des sites d’informations politiques locales, des réseaux sociaux, des sites pornographiques et des plateformes de jeux d’argent.

Un avocat qui représente des militants ciblés par Roskomnazdor affirme au New York Times, que le régulateur s’est rapproché du FSB, les renseignements russes. Roskomnadzor aiderait le FSB à surveiller les opposants et à identifier de nouvelles menaces contre le président russe.

Des opposants et des médias visés

Au-delà d’une surveillance très étroite, le système permet au gouvernement d’arrêter les cibles concernées dont certaines ont été détenues pendant plusieurs mois.

Parmi eux, Alexeï Navalny, principal opposant à Vladimir Poutine. Le régulateur a travaillé avec différentes branches de l’appareil de sécurité russe pour poursuivre Navalny et ses partisans.

Des journaux indépendants sont également visés. ProUfu.ru, un site d’information local du Bachkortostan qui a critiqué le gouvernement pour la guerre en Ukraine, a déclaré que les autorités ont fait pression sur les entreprises pour qu’elles cessent de mettre de la publicité sur son site. Le site fait l’objet d’un dossier régulièrement mis à jour dans le système du régulateur visant sa couverture de l’actualité, son propriétaire et son rédacteur en chef.

Surveillance renforcée avec la guerre

Au cours des premières semaines de la guerre contre l’Ukraine, les activités de Roskomnadzor se sont intensifiées. Le régulateur se concentre non seulement sur la guerre, mais aussi sur les réactions des russes pour traquer les dissidents et les opposants au discours du gouvernement.

Le bureau de Roskomnadzor au Bachkortostan a été surchargé au cours des premières semaines de la guerre, rapporte le New York Times. Le régulateur a notamment surveillé et pris pour cible une militante qui a publié sur Instagram une photo d’elle manifestant seule contre la guerre, tenant une pancarte sur laquelle était inscrit: “Non à Poutine, non à la guerre”.

Le gouvernement russe s’attaque depuis plusieurs années aux plateformes américaines. Le régulateur a déjà infligé des amendes et pénalisé Google, Facebook, Twitter et Telegram pour les forcer à supprimer ce que les autorités considéraient comme du contenu illicite. L’accès à Twitter est très restreint en Russie depuis février dernier et Facebook est totalement bloqué.

Roskomnadzor a également bloqué Instagram et d’autres sites Web, ainsi que de nombreux VPN utilisés pour contourner les contrôles Internet.

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