Des entreprises utilisent les publicités du réseau social, mais aussi de simples publications, pour promouvoir des substances inefficaces ou dangereuses, parfois en ciblant des personnes vulnérables.
Une autre facette de la désinformation sanitaire à l’oeuvre sur le réseau social. Des vendeurs de substances illégales ou inefficaces utilisent les publications et les publicités Facebook pour vendre leurs produits malgré les interdictions dont ils font l’objet, selon l’association de consommateurs américaine Consumer Reports. Certaines utilisent même les outils d’analyse publicitaire de Facebook pour cibler particulièrement les personnes vulnérables.
L’organisation cite en exemple un magasin de suppléments alimentaires qui, dans une publication, fait la promotion d’un somnifère contenant du phenibut. Cette substance psychotrope, qui peut provoquer dépendance et troubles psychiatriques, est interdite dans les compléments alimentaires aux Etats-Unis et totalement interdite en France. Une autre page promeut la consoude, une plante interdite à la vente pour consommation orale aux Etats-Unis à cause de ses effets toxiques et cancérigènes.
Des suppléments pour “inverser le diabète”
Certaines publicités ciblent également des groupes vulnérables. L’une des campagnes pointées du doigt par Consumer Reports promet un traitement d'”inversion du diabète”, et elle utilise les outils de ciblage de Facebook pour être présentée à des utilisateurs intéressés par les questions liées au diabète.
Il n’existe actuellement aucun traitement pour guérir définitivement du diabète, et la plupart des suppléments n’ont jamais fait la preuve d’éventuels effets positifs, selon le ministère de la Santé américain. Le risque: dissuader les malades de rechercher un traitement véritablement efficace, et ainsi dégrader leur santé.
Des produits à la composition souvent mal connue
Contacté par Consumer Reports, Facebook a considéré que les publicités payées pour ces produits violaient ses politiques d’utilisation, qui interdisent la vente de “médicaments non médicaux”. En revanche, les publications standard promouvant de tels produits n’ont pas été retirées.
Rémunérée ou pas, la promotion de tels suppléments est d’autant plus dangereuse que leur composition n’est pas toujours entièrement connue par les acheteurs. Selon une étude publiée dans la revue Clinical Toxicology, sept suppléments en vente libre aux Etats-Unis pour améliorer les performances intellectuelles contiennent de la centrophenoxine, une substance qui n’est pas approuvée à la vente par les autorités sanitaires américaines.