L’époque nous dicte la sobriété : notre société entre dans la « fin de l’abondance » et « d’une forme d’insouciance ». Face aux nouveaux périls de la sécheresse, des incendies et de la guerre en Ukraine, il est demandé aux Français de faire « des efforts, des sacrifices ». Politiques, entreprises, modes de vie… la planète brûle d’une inaction partagée, mais la protection de l’environnement se teinte désormais d’une gravité reportée aussi sur les citoyens, au travers notamment de leur consommation énergétique.
La vision des flammes tout l’été sur les chaînes d’info, les coupures d’eau, les factures d’électricité qui explosent ont provoqué une prise de conscience collective. Cela ne doit pas rester sans suite. L’écologie ne peut plus être perçue comme un objet de clivage intergénérationnel ou social, elle doit au contraire nous réunir.
Aujourd’hui, c’est l’heure de faire un pas de côté : la politique et la science ne suffisent pas à elles seules à initier un mouvement qui rassemble autour de l’écologie.
Sortir de l’ornière de la fatalité
Dans ces circonstances, l’écologie culturelle a une ambition : être un antidote à l’anxiété, à la solitude, à la colère et à l’impuissance. Son remède : un engagement écologique qui fait de la préservation de la planète une pulsion d’espoir, un horizon désirable, joyeux, heureux.
Nous proposons d’associer l’art et l’écologie, pour sortir de l’ornière de la fatalité et redécouvrir l’intimité qui nous reliait à l’environnement, au vivant. Avec une évidence : quand un système se meurt, créer permet l’avènement d’un nouvel élan. Mobilisation d’idées, de nouvelles valeurs et création artistique ont été de tout temps intimement mêlées. L’écologie n’y fera pas exception.
Aux militants de la première heure ou du dernier recours. Aux habitants des territoires. A la jeunesse révoltée et attristée. A toutes, à tous, nous en sommes convaincus : l’écologie ne peut être une ode à la mélancolie, à la résignation et à la mort des idéaux. En particulier quand les temps sont difficiles.
Nous proposons une fabrique collective du désir d’écologie.
En s’inspirant de l’art et de sa méthode : la création artistique, qui est aux sources de notre culture, plonge ses racines dans une pulsion de vie fondamentale. C’est le désir d’explorer, de réparer, de partager, d’embellir.
Une habitude partagée
La culture, comme l’écologie, est notre affaire à tous, car l’imagination et la nature sont des biens communs fondamentaux. La culture, ce n’est pas que l’art répertorié. C’est aussi les racines d’une société, ses désirs et ses aspirations, en somme sa destinée. Il ne peut y avoir de société en bonne santé sans un socle culturel commun. Or, en ayant négligé la dimension écologique de notre héritage culturel, l’histoire partagée qui nous reliait à nos milieux, nous ne bénéficions pas de tous les bons outils pour surmonter la crise.
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