Alain Aspect, qui a reçu mardi le prix Nobel de physique pour ses travaux sur le phénomène d’intrication, a déploré sur France Inter la montée de l’obscurantisme et a taclé le “professeur de Marseille”.
Les travaux d’Alain Aspect sur le phénomène d’intrication quantique qui lui ont valu le prix Nobel de physique mardi ne sont peut-être pas à la portée du commun des mortels mais le savant sait cependant se faire comprendre.
Invité au micro de France Inter au lendemain de sa consécration, Alain Aspect n’y est pas allé par quatre chemins. Il a condamné la montée du scepticisme autour de la science, perceptible notamment à travers les thèses complotistes qui ont fleuri en marge de la pandémie de Covid-19. Il a alors pointé la responsabilité de certains scientifiques vis-à-vis de cet obscurantisme, égratignant – sans citer son nom – le professeur Didier Raoult.
Incompréhension “psychologique”
“Je suis atterré”, a ainsi regretté Alain Aspect, avant de lancer: “Et je suis surtout atterré quand des gens qui ont été de grands scientifiques – pour ne pas le nommer le professeur de Marseille – versent là-dedans. Je ne comprends pas psychologiquement ce qu’il se passe”.
Diddier Raoult s’est fait connaître du grand public en faisant la promotion de l’hydroxychloroquine pour guérir du Covid-19, molécule dont l’inefficacité en la matière a été prouvée.
L’appel aux jeunes
Alain Aspect a d’ailleurs exhorté les jeunes à se tourner vers la science:
“La science n’est pas l’ennemie des jeunes actuels, c’est-à-dire le réchauffement climatique, elle est la solution. Lancez-vous dans la science avec l’objectif de résoudre ces problèmes qui vous intéressent et ce n’est pas en niant la science que vous y arriverez”.
Alain Aspect a enfin dénoncé une autre forme d’obscurantisme, plus politique celle-là. Mardi, accordant un entretien à la Fondation Nobel qui venait de le récompenser, il a rejeté l’expansion du “nationalisme” dans le monde. Il a développé ce mercredi à la radio: “J’ai eu le bonheur de voir la montée de la démocratie en Russie et en Chine. C’était un bonheur d’aller là-bas et de voir nos collègues respirer. Aujourd’hui, ça se restreint”.