La justice américaine a reconnu l’atteinte aux droits d’auteurs de Catherine Alexander. L’éditeur de jeux vidéo Take-Two a reproduit les tatouages de l’artiste pour modéliser le catcheur Randy Orton.
Le réalisme des jeux vidéo devient de plus en plus important. Dans le domaine du sport, la représentation fidèle des sportifs est même la marque de fabrique de certains titres. Mais lorsque l’éditeur Take-Two a reproduit les tatouages du catcheur Randy Orton dans sa série de jeux WWE 2K, il s’est attiré les foudres de l’artiste Catherine Alexander.
Cette tatoueuse poursuit depuis 2020 l’éditeur de jeux vidéo Take-Two, qui distribue également la licence GTA. Elle reproche à l’entreprise d’avoir utilisé sans autorisation les œuvres qu’elle avait créées au moment de tatouer le catcheur professionnel Randy Orton. La justice américaine lui a donné raison ce 30 septembre et a condamné Take-Two à verser des dommages et intérêts à l’artiste, rapporte le site PCGamer.
L’authenticité, un argument de vente majeur
Catherine Alexander avait contacté l’éditeur dès 2009 pour soulever la question d’une atteinte à ses droits d’auteur. L’entreprise avait alors rejeté sa demande en lui proposant 450 dollars pour s’offrir le droit de reproduire ses tatouages. Malgré son refus, Take-Two avait tout de même intégré les tatouages qui couvrent l’intégralité des deux bras du catcheur.
Selon le juge qui a tranché l’affaire, l’authenticité est un argument de vente majeur pour la licence WWE 2K. “La WWE (l’entreprise principale de gestion des événements liés au catch professionnel) aurait rejeté le personnage de Randy Orton du jeu vidéo s’il apparaissait sans ses tatouages ou avec des tatouages différents de ses tatouages réels”, pointe-t-il.
Néanmoins, la somme des dommages et intérêts de Catherine Alexander a été fixée à seulement 3750 dollars. La justice estime que la reproduction des cinq tatouages de Randy Orton – réalisés entre 2002 et 2008 – n’a pas permis à Take-Two d’augmenter ses bénéfices.
Détournement de propriété intellectuelle
En 2016, une plainte similaire avait été formulée contre l’éditeur Take-Two. La société Solid Oak Sketches reprochait la reproduction de ses tatouages sur plusieurs basketteurs professionnels au sein de la série de jeux NBA 2K. Take-Two n’avait cette fois pas été condamné car les joueurs avaient accordé une licence d’utilisation de leur image à la NBA (la ligue américaine de basket-ball), qui l’avait elle-même cédée à l’éditeur de jeux vidéo.
Néanmoins, les droits d’auteurs s’immiscent de plus en plus dans le secteur vidéoludique. En 2018, l’acteur Alfonso Ribeiro avait attaqué Epic Games. L’interprète de Carlton dans la série “Le Prince de Bel-Air” reprochait à l’éditeur d’avoir intégré sa célèbre danse – qu’il a imaginée lui-même – dans le jeu Fortnite sans son autorisation.
Son avocat jugeait alors “évident que l’apparence et la propriété intellectuelle de M. Ribeiro avaient été détournées”. Sauf que dans ce cas précis, les danses de Fortnite sont commercialisées à travers la boutique du jeu, générant directement des bénéfices à Epic Games.