Manger tard, une habitude culturelle dans certains pays, une mauvaise habitude pour d’autres. Selon une étude récente, retarder l’heure des repas change notre sensation de faim et la façon dont le corps gère les aliments.
Manger « à l’espagnole » ne serait pas bon pour la santé, relate une étude clinique dans Cell Metabolism. Selon leurs résultats, retarder les heures de repas de 250 minutes, soit environ quatre heures, augmente significativement la sensation de faim, diminue la production d’énergie fournie par les aliments durant la journée et favorise la création d’adipocytes et le stockage des graisses dans ces dernières. Tant de paramètres qui, en fin de compte, favorisent l’apparition de l’obésité.
Manger tard, une habitude qui change la façon dont le corps gère les aliments
Cet essai clinique n’est pas le premier à mettre en avant ces conclusions, mais il est peut-être le plus rigoureux à ce jour. Les scientifiques ont scrupuleusement contrôlé le repas des participants en leur fournissant à l’avance des plats dont la composition en nutriments et le bilan calorique sont connus précisément. Ils ont aussi noté l’heure, le niveau d’activité physique, la posture, la durée de sommeil et d’exposition à la lumière pour chacun des 16 participants âgés en moyenne de 37 ans et en surpoids ou en obésité. Avant de se lancer dans cette expérience, chacun a subi un programme de deux à trois semaines pour ajuster leur rythme circadien. Les 16 participants ont été séparés en deux groupes : ceux qui mangent tôt et ceux qui mangent tard, quatre heures après les premiers.
Le groupe des « mange tard » ont vu leur taux de leptine – l’hormone responsable de la satiété – diminuer, augmentant ainsi leur sensation de faim ; ils brûlent aussi moins de calories durant la journée et stockent plus facilement les graisses. Cette étude pâtit de plusieurs biais : sa taille modeste et seulement cinq femmes sur les 16 participants. Néanmoins, ces conclusions sont en accord avec le reste de la littérature scientifique sur le sujet.