Fonderie Horne: le syndicat encourage la «cohésion sociale vers un futur plus vert»

Après une campagne électorale où les esprits se sont échauffés en lien avec les émissions toxiques de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda, le syndicat des travailleurs de l’usine dit vouloir faire partie de la solution pour une fonderie plus «verte». 

• À lire aussi: Un cancer du poumon, «ce n’est pas trop vendeur»

• À lire aussi: Malgré la défaite, Québec solidaire n’a pas dit son dernier mot à Rouyn-Noranda

• À lire aussi: La CAQ s’empare de Rouyn-Noranda–Témiscamingue

«On veut garder nos emplois, mais pas à n’importe quel prix, a déclaré jeudi Stéphane Larente, président du syndicat qui représente les 650 travailleurs de l’usine. L’environnement, c’est aussi important pour nous. On a le nez dedans, comme on dit. On a le même enjeu et les mêmes cibles [soit l’atteinte de 3 nanogrammes par mètre cube].»

M. Larente a tenu ces propos à l’occasion d’une rencontre des travailleurs de la fonderie, de citoyens de Rouyn-Noranda et d’élus locaux que son syndicat, affilié à la CSN, avait convoquée en fin de matinée dans un lieu public juste en face de l’hôtel de ville.

Les cibles auxquelles il a fait référence sont les cibles à atteindre en matière d’émissions d’arsenic dans l’air. 

La Fonderie Horne a été exceptionnellement autorisée à rejeter jusqu’à 100 nanogrammes par mètre cube (ng/m³) d’arsenic, alors que la norme provinciale est de 3 ng/m³. 

Pour corriger le tir, l’entreprise propose d’atteindre 15 ng/m³ d’arsenic dans l’air d’ici 2027, une cible intermédiaire jugée acceptable par le gouvernement. 

La situation, étalée et très suivie par les médias, a causé beaucoup d’inquiétudes et de divisions dans la population.

Des consultations publiques sur le renouvellement de l’autorisation ministérielle pour la Fonderie Horne se déroulent jusqu’au 20 octobre.

Mettre fin au «laxisme des élus»

Le président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec pour la CSN, Félix-Antoine Lafleur, a ajouté en entrevue qu’il faut que le gouvernement, en tant que législateur, impose des normes, mais prenne aussi le «leadership pour les faire respecter».

«Cette situation traîne depuis longtemps, a-t-il dit. [Le gouvernement] a un rôle à jouer pour améliorer la qualité de l’air, mais aussi la cohésion sociale. L’appel d’aujourd’hui, c’est vraiment un appel à améliorer la cohésion sociale dans l’idée qu’on aura tous à travailler vers un futur plus vert.»

La mairesse à l’écoute

«Je pense que c’est important d’être présente et d’entendre les gens, nous a confié la mairesse, Diane Dallaire, sur place. Il faut entendre toutes les parties dans ce dossier-là. En prévision du dépôt du mémoire [de la Ville aux consultations publiques], on rencontre beaucoup de groupes, des citoyens, des organismes, des médecins. Et on va rencontrer les représentants des employés de la Fonderie.»

Écosystème économique en appui

Plusieurs entrepreneurs qui travaillent régulièrement sur le site de la Fonderie Horne sont aussi venus donner leur appui aux travailleurs. 

C’est le cas de Patrick Coulombe, copropriétaire d’Agrégat RN, dont la moitié du chiffre d’affaires provient de contrats avec la Fonderie.

«Pour connaître le passé, je peux dire que, depuis peut-être 10 à 15 ans, la fonderie fait énormément d’efforts, soutient M. Coulombe, surtout envers les travailleurs au site même. Je pense que le coup, il faut le donner, et ils sont partants, les plans sont faits. Je pense qu’il faut juste être patients et respecter la loi du temps.»