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Dans les Alpes, la protection des troupeaux contre le loup porte ses premiers fruits

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L’alpage de Léane Bouberka et William Rouez s’étend juste au pied de l’aiguille de la Vanoise, étonnant éperon rocheux qui semble surgir de terre au milieu des vallonnements herbeux, à Pralognan-la-Vanoise, en Savoie. Tout autour, le paysage est auréolé de crêtes escarpées, de sommets dentelés et du glacier de la Grande Casse. C’est ici que le couple d’éleveurs, âgés de 26 et 30 ans, fait paître ses 190 brebis laitières l’été.

En ce matin de septembre, les randonneurs se font plus rares. Les chiens patous dorment d’un œil parmi leurs protégées. Seul s’entend le vent, piquant, qui rappelle la fin de l’estive et la descente imminente du troupeau. « C’est le moment où on peut récupérer », dit William Rouez. Dans les alpages, les nuits ne sont pas toutes reposantes. Le moindre bruit réveille. Parfois, les chiens décampent en hurlant. « On sait que les loups passent ici, on a posé des pièges photo et on a vu des carcasses de proies », relate Léane Bouberka.

La cabane de Léane Bouberka et William Rouez, à 2 300 mètres d’altitude, à Pralognan-la-Vanoise (Savoie), le 9 septembre 2022.

Depuis son installation il y a dix ans, William Rouez a vu deux fois son troupeau être attaqué. La première, c’était le 30 juillet 2018. La veille, il avait monté les bêtes à l’estive. Au matin, six brebis gisaient à terre et une dizaine d’entre elles avaient disparu. « On a redescendu le troupeau. Les bêtes étaient terrorisées. Dès que la nuit tombait, elles se collaient au milieu du pré, pas une ne mangeait, ne ruminait ou se couchait… On a produit peu de lait cette année-là », raconte-t-il aujourd’hui. La seconde attaque a eu lieu l’année suivante, le 29 mai 2019, « dans un parc en bas, juste à côté des habitations ». Trois brebis égorgées et deux blessées. « C’était la panique », poursuit Léane Bouberka, qui venait de rejoindre son compagnon.

Léane Bouberka et William Rouez, éleveurs, le 9 septembre 2022.

Il a rapidement fallu trouver une caravane pour rester jour et nuit à côté des brebis dans les alpages. Ne pas dormir, « parce qu’on était hyperstressés ». Envisager autrement l’été, jusque-là synonyme de repos après s’être levé à 5 heures tout l’hiver pour la traite. Prendre des chiens de protection, malgré la crainte d’incidents avec les randonneurs. Se former pour les élever. Puis trouver une cabane d’alpage – soit 4,5 mètres carrés sans eau ni électricité – et se relayer pour y dormir chaque nuit. Rassembler les brebis le soir derrière des filets. Bref, tout chambouler.

Croissance de la population lupine

« La transition a été dure, mais aujourd’hui ça va mieux. Nous n’avons plus été attaqués depuis », observe William Rouez. Qui s’empresse de préciser : « Je ne crie pas victoire. Je sais que les loups vont s’adapter eux aussi. On pourra toujours renforcer les protections, prendre une meute de chiens, on finira par arriver aux limites de ce qu’on peut faire. »

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Written by Stephanie

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