Barbara
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Même s’il est déjà très actif dans nos activités normales, notre cerveau peut faire plus, même beaucoup plus.
La plupart des gens savent que le cerveau humain est limité. On a tous des petits oublis et des moments qu’on préférerait oublier. Cependant, moins de gens savent que notre cerveau est entravé ou bridé comme un scooter muni d’un limiteur de vitesse. Son potentiel est loin d’être exploité.
Plusieurs d’entre nous connaissent des gens qui ont des superpouvoirs comme une oreille musicale absolue, un odorat hypersensible ou une insensibilité à la douleur. D’autres ont une mémoire photographique, des capacités mathématiques éblouissantes, une douance ou une empathie hypersensible. Il y a même des gens autour de nous qui atteignent des états d’extase ou qui se sentent sortir de leur corps plusieurs fois par semaine sans aucune drogue. Et contrairement aux personnages de Marvel, ils existent vraiment.
Tous ces gens ont le même genre de cerveau que nous à peu de choses près. Comme nous, ils ont de mauvaises journées, des défauts et des difficultés à surmonter. En fait, leur supériorité dans un domaine s’accompagne souvent de difficultés dans d’autres domaines.
Par rapport au cerveau moyen, leurs cellules cérébrales ont souvent quelques différences métaboliques, un peu comme ceux qui ont un système digestif qui digère mieux l’alcool ou les graisses. Leur cerveau a tendance à développer des connexions supplémentaires ou plus fortes entre les cellules à des moments clés comme à la petite enfance ou lors qu’ils vivent des émotions intenses. Leurs connexions spéciales leur donnent parfois des sensations bizarres comme quand des mots ou des notes allument des couleurs dans leur tête (des synesthésies).
Génétique et environnement
Avant la naissance et durant la petite enfance, on forge des millions de nouvelles connexions neuronales chaque jour et ces connexions sont guidées par les interactions entre notre génétique et notre environnement.
Chez certains, des connexions cérébrales atypiques feront apparaître des traits particuliers comme la dyslexie, le bégaiement ou l’hyperactivité. D’autres personnes développeront des fonctions améliorées comme l’oreille absolue, la bosse des maths ou une mémoire supérieure.
Les émotions fortes et les perturbations du cerveau peuvent aussi réorganiser nos connexions cérébrales. Devenir parent crée de nouvelles connexions dans nos systèmes d’attachement qui contribuent à modifier nos valeurs et à devenir plus protecteur de notre progéniture.
Les traumatismes et les dépressions peuvent aussi forger de nouvelles connexions qui nous rendent hypersensibles. Même les dommages au cerveau comme une commotion cérébrale ou une maladie dégénérative entraînent des réorganisations de connexions cérébrales qui produisent parfois des poussées de créativité ou des changements de personnalité.
À la fois richesse et fardeau
La diversité des profils de connexions cérébrales est à la fois une richesse et un fardeau. Sans elle, il n’y aurait pas de gens ayant des superpouvoirs. Il y aurait aussi moins de gens qui ont des difficultés d’apprentissage ou de comportement.
Des recherches en cours tentent de trouver le moyen de contrôler l’organisation des connexions cérébrales avec la stimulation électrique ou chimique des neurones pour compenser des difficultés comme la maladie d’Alzheimer. Il n’y a qu’un pas pour que ces recherches puissent un jour aussi nous permettre d’améliorer notre mémoire, notre jugement et notre personnalité. La plupart d’entre nous souhaiteraient ralentir la démence de nos proches, mais qu’en est-il de planifier un bébé génie?
Les générations futures auront des choix éthiques importants à affronter.
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