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Forte hausse des cas de cancers avant 50 ans


L’incidence des cancers diagnostiqués chez les adultes de moins de 50 ans a augmenté dans de nombreuses régions du monde depuis les années 1990, une hausse particulièrement prononcée pour les cancers du système digestif.

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Le cancer est souvent perçu comme une conséquence inévitable du vieillissement, une sorte de prix à payer pour l’augmentation de l’espérance de vie qui s’est produite au cours du dernier siècle. 

L’âge représente bien sûr un important facteur de risque: plus on vit longtemps, plus le risque devient grand que les erreurs génétiques qui s’accumulent au fil du temps dans nos cellules causent l’apparition de mutations dans l’ADN pouvant initier le développement d’un cancer.

Cependant, le vieillissement n’est clairement pas le seul facteur en cause puisqu’on observe actuellement une hausse inquiétante de l’incidence de plusieurs cancers touchant précocement les jeunes adultes, avant l’âge de 50 ans.

Cancers précoces

Les données indiquent que cette hausse d’incidence de cancer chez les jeunes adultes est principalement reliée à 14 types de cancers distincts: sein, colorectal, endomètre, œsophage, canaux biliaires, vésicule biliaire, tête et cou, rein, foie, moelle osseuse, pancréas, prostate, estomac et thyroïde1. 

Pour certains cancers, celui de la thyroïde par exemple, cette hausse d’incidence peut être en partie attribuable à une utilisation plus agressive de programmes de détection. 

Cependant, dans la majorité des cas, l’apparition précoce de ces cancers est véritablement le reflet d’un nouveau phénomène, touchant anormalement tôt les jeunes adultes.

Le développement d’un cancer requiert généralement plusieurs années (et même plusieurs décennies), ce qui signifie que le diagnostic d’un cancer chez une personne jeune implique nécessairement que la maladie a commencé à se développer très tôt au cours de son existence.  

Puisque cette nouvelle tendance de cancers précoces s’est considérablement accélérée à partir des années 1990, il est probable que ces cancers soient la conséquence d’une exposition en bas âge (early-life exposure) à certains facteurs de risque qui ont émergé au cours de cette période. 

Facteurs de risque modernes

Notre mode de vie a considérablement changé au cours des 50 dernières années, souvent pour le mieux (technologies, transport, confort général), mais parfois aussi pour le pire (obésité, sédentarité, alimentation industrielle). 

Il semble de plus en plus clair que ces aspects négatifs de la modernité jouent un rôle prédominant dans la hausse prématurée de plusieurs cancers touchant les jeunes adultes, en particulier tout ce qui a trait aux changements alimentaires introduits par l’industrialisation de la nourriture et les conséquences de ces changements sur le métabolisme.  

Il est d’ailleurs remarquable que 8 des 14 cancers précoces affectant les jeunes adultes touchent des organes du système digestif.


Doctor physician consulting with male patients in hospital exam room. Men's health concept. Psychologist consult in psychotherapy session.

Par exemple, il est bien documenté que la consommation d’aliments industriels ultratransformés riches en sucre et en gras est associée à un risque accru de cancer, tout comme l’obésité et le diabète de type 2, deux des pathologies qui découlent de ce mode d’alimentation.  

Une personne née dans les années 1970 a été mise en contact à ces facteurs de risque beaucoup plus tôt que celle née en 1950, ce qui contribue certainement à son risque plus élevé de développer un cancer en bas âge1.

La situation est évidemment encore pire pour les enfants nés après 1990 qui ont été exposés à ces facteurs de risque dès le plus jeune âge (et souvent même pendant la gestation).

L’augmentation du nombre de cancers touchant les jeunes adultes a d’énormes implications, autant du point de vue personnel, sociétal, qu’économique. 

En affectant des personnes jeunes et normalement en bonne santé, une hausse de ces cas de cancers précoces risque d’imposer une énorme pression sur les systèmes de santé, sans compter que les survivants de cancers précoces ont un risque plus élevé de problèmes de santé à long terme tels que l’infertilité, les maladies cardiovasculaires et les cancers secondaires.

1. Ugai T et coll. Is early-onset cancer an emerging global epidemic? Current evidence and future implications. Nat. Rev. Clin. Oncol. 2022; 19: 656-673.  



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