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Greta Thunberg bouscule les Verts allemands sur le nucléaire


La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg lors de la grève mondiale pour le climat « Fridays for Future » à Berlin, en Allemagne, le  24 septembre 2021.

La droite allemande s’est trouvé une nouvelle alliée inattendue : Greta Thunberg. Invitée dans le talk-show très suivi de la journaliste Sandra Maischberger, sur la chaîne publique ARD, la militante écologiste suédoise a déclaré, mercredi 12 octobre, que l’Allemagne devrait continuer à faire tourner ses centrales nucléaires existantes plutôt que de miser sur celles à charbon. « Puisque [les centrales nucléaires] sont là, je pense que ce serait une erreur de les fermer et de se tourner vers le charbon », a affirmé la fondatrice du mouvement Fridays for Future, alors que le gouvernement allemand a annoncé, en juillet, la réouverture de dix centrales à charbon d’ici au printemps 2023.

Avant même que l’émission soit diffusée dans son intégralité, les principaux dirigeants de la droite se sont saisis des propos de la jeune militante de la lutte contre le réchauffement climatique – dont des extraits ont été publiés dès mardi soir sur les réseaux sociaux – pour enjoindre au gouvernement de prolonger la durée de vie des trois dernières centrales nucléaires encore en activité en Allemagne, dont l’une doit fermer fin décembre et les deux autres en avril 2023.

« Comme Greta Thunberg, je pense [qu’il faut utiliser nos centrales nucléaires] au moins jusqu’à fin 2024 », a réagi le président de l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Alors que la journaliste qui l’interrogeait lui faisait observer que la militante suédoise n’avait « pas donné de date », le leader de l’opposition allemande a convenu qu’il était « plus précis qu’elle » sur le calendrier, tout en expliquant que l’essentiel est ailleurs : « Le débat que nous avons actuellement sur le prix de l’énergie serait moins important si nous avions une offre plus large [en matière de production d’électricité] », a déclaré Friedrich Merz.

« Greta grandit »

A l’extrême droite aussi, les propos de Greta Thunberg ont – pour une fois – été salués. « Alors que sa groupie Ricarda Lang [la présidente des Verts] continue de s’accrocher à la sortie du nucléaire, Greta Thunberg (…) considère maintenant que la fermeture des centrales nucléaires est une erreur. Greta grandit, alors que Ricarda reste enfermée dans une naïveté infantile », a ironisé la cheffe d’Alternative pour l’Allemagne (AfD), Alice Weidel, laissant opportunément de côté la charge de la militante suédoise contre les centrales à charbon, dont le parti d’extrême droite, lui, est un ardent promoteur.

Sans surprise, c’est chez les libéraux-démocrates (FDP) que les déclarations de Greta Thunberg ont été le plus largement reprises. Contrairement à la CDU et à l’AfD, qui sont dans l’opposition, le FDP fait partie de la coalition gouvernementale dirigée par le social-démocrate Olaf Scholz (SPD). Or, au sein de celle-ci, il est le seul parti à réclamer la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires, contrairement au SPD et aux Verts, qui soutiennent le calendrier présenté le 5 septembre par le ministre écologiste de l’économie, Robert Habeck, et se décline en deux phases : fermeture définitive de la centrale d’Emsland (Basse-Saxe) à la fin de l’année et « mise en réserve » d’Isar 2 (Bavière) et de Neckarwestheim (Bade-Wurtemberg) jusqu’en avril 2023, ce qui signifie que celles-ci cesseront bien de fonctionner fin décembre mais qu’elles pourront être sollicitées en cas de besoin pendant encore trois mois.

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Written by Stephanie

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