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À quand un super ministère de l’Environnement?


François Legault lance un ballon d’essai en faisant planer l’idée d’un super ministère de l’Économie que pourrait diriger Pierre Fitzgibbon.

Or, c’est plutôt d’un super ministère de l’Environnement dont le Québec a besoin pour que nos choix économiques et nos projets de développement tiennent compte des limites des écosystèmes.

Entrer dans le 21e siècle

En 2022, on ne peut plus se permettre de faire passer l’économie avant l’environnement.

Ça va coûter trop cher en catastrophes naturelles, frais de santé et baisse de productivité.

Sans parler de vies humaines.

Même les grands tenants du libéralisme économique le reconnaissent aujourd’hui. Vous n’avez qu’à lire quelques numéros de The Economist ou les publications du Fonds monétaire international (FMI) ou du G7 pour le réaliser.

Nos gouvernements doivent comptabiliser les coûts environnementaux et sociaux de leurs décisions économiques. Eux seuls ont le pouvoir de mettre en place les cadres réglementaires, économiques et fiscaux qui permettront de protéger la population.

C’est leur responsabilité.

Les gestes posés par une minorité de personnes conscientisées ne suffisent pas. Même si elles font une différence en se multipliant, on doit changer d’échelle pour amplifier la transition.

Nos leaders économiques sont prêts

Sophie Brochu, PDG d’Hydro-Québec, fait partie des nombreux leaders économiques qui ont compris l’ampleur de l’urgence environnementale.

Elle a dit plusieurs fois qu’il n’y a pas de place au Québec pour de grands projets industriels énergivores. Notre énergie renouvelable doit servir à décarboner l’économie.

Elle a raison.

Pas plus tard qu’hier, le Conseil du patronat du Québec, la Fédération des chambres de commerce du Québec et plusieurs autres leaders économiques, sociaux, syndicaux et environnementaux rassemblés au sein du G15+ lançaient un nouveau cri du cœur pour une relance solidaire, prospère et verte.

Ensemble, ils plaident pour un Québec « qui place l’économie au service de la qualité de vie de sa population » et qui « encourage une consommation et une production soutenable ».

Voilà qui devrait aller de soi et être au cœur de la mission de tous les ministères, surtout à vocation économique, mais aussi d’un super ministère de l’Environnement.

Ce dernier pourrait disposer des milliards qui dorment dans le Fonds vert, rebaptisé Fonds pour l’électrification et les changements climatiques, jusqu’à maintenant largement critiqué pour son inefficacité.

Agir maintenant

L’économie mondiale est en pleine mutation. L’inflation combinée à la multiplication de crises et de pénuries vient bouleverser notre accès à des biens et des services que l’on tenait pour acquis.

Se mettre en mode solution implique de s’attaquer prioritairement au gaspillage et à la surconsommation. La sobriété énergétique et la décroissance matérielle sont des incontournables pour s’affranchir véritablement de notre dépendance aux énergies fossiles.

S’attaquer à l’obsolescence programmée, miser sur l’écoconception et l’économie circulaire, l’aménagement, la rénovation et la construction écologiques, la conservation des milieux naturels, le partage des ressources, l’écofiscalité, etc. sont autant de pistes de solution connues et reconnues.

Pourtant, elles ne font pas encore partie du discours économique du nouveau gouvernement.

Monsieur Legault, nous avons besoin d’un vrai virage économique et écologique dans les 100 premiers jours de votre nouveau mandat. Vous avez le pouvoir de le faire. On compte sur vous.



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Written by Stephanie

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