A la veille de décisions européennes majeures pour la qualité de l’air, nous, maires, appelons la Commission européenne à tenir le cap de la stratégie « zéro pollution ». Nous ne pouvons pas accepter les conséquences de la pollution sur notre santé.
La pollution atmosphérique provoque de graves problèmes de santé documentés par la médecine tels que l’asthme, le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer. Elle est un facteur de risque de prématurité et d’atteinte neurologique. Chaque année, elle est responsable de plus de 300 000 décès. Le problème est aggravé dans les zones urbaines où vit plus de 70 % de la population de l’Union européenne à cause de la concentration d’activités sources de pollution, telles que les transports et le chauffage.
Nous, maires de Berlin (Allemagne), Bruxelles (Belgique), Lisbonne (Portugal), Paris (France), Rome (Italie) et Barcelone (Espagne) assumons nos responsabilités et prenons notre part. Nous nous mobilisons pour la qualité de l’air au niveau local en encourageant et en facilitant les alternatives à la voiture individuelle et la rénovation énergétique. Mais nos efforts ne suffiront pas. Nous avons besoin d’actions au niveau européen pour relever les trois défis de notre temps.
D’abord, protéger la santé des plus vulnérables. La pollution touche plus fortement encore les populations à faibles revenus alors même que ces dernières utilisent moins la voiture. Les enfants sont particulièrement à risque, notamment pendant leurs cent premiers jours. L’urgence est de réduire les émissions pour aligner les normes de qualité de l’air de l’Union européenne sur celles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en particulier s’agissant des particules ultrafines.
Un avenir sans pétrole
Ensuite, la transition énergétique. Nos villes doivent penser leur avenir sans pétrole. Grâce au calendrier de fin des moteurs thermiques, que nous saluons, nous avançons ensemble sur ce chemin commun européen. Le cap doit absolument être maintenu. La norme Euro 7 en constituera un jalon important. Nous en avons besoin pour que nos zones à faibles émissions soient des réussites et nous permettent de réduire nos émissions. Nous attendons désormais que le méthane soit enfin reconnu comme polluant de l’air local. L’Euro 7 devra tenir compte des conditions réelles de conduite en zone urbaine, condition indispensable pour l’efficacité de nos actions.
Enfin, la circulation routière en zone urbaine. Si le problème des gaz d’échappement est bien connu, nous devons mettre la lumière sur les émissions hors échappement, dues notamment à l’abrasion des freins et des pneus, qui contribuent de manière significative à la pollution liée au trafic. Les normes Euro d’émissions pour véhicules fixent des limites de rejet de particules fines uniquement pour l’échappement. Il est temps de poser les bases d’une nouvelle réglementation. Une bonne nouvelle : des technologies se développent et sont déjà efficientes !
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