in

L’Allemagne prolonge le fonctionnement de ses trois dernières centrales nucléaires


La centrale nucléaire de Neckarwestheim (Bade-Wurtemberg), en Allemagne, le 22 août 2022.

Olaf Scholz a tranché : les trois dernières centrales nucléaires encore en activité en Allemagne continueront de fonctionner jusqu’en avril 2023, a décidé le chancelier social-démocrate (SPD), lundi 17 octobre, mettant fin à une éreintante épreuve de force entre ses partenaires Verts et libéraux (FDP), politiquement délétère pour l’image de sa coalition.

Selon le plan fixé par le gouvernement d’Angela Merkel, après la catastrophe de Fukushima, en 2011, l’Allemagne devait sortir définitivement du nucléaire d’ici à la fin de 2022. La guerre en Ukraine a remis en question ce calendrier : face à la flambée des prix de l’énergie et au risque de pénurie d’électricité cet hiver, le ministre de l’économie, Robert Habeck (Verts), a annoncé, le 5 septembre, que deux des trois dernières centrales nucléaires encore en service seraient « mises en réserve » jusqu’en avril 2023. Autrement dit, qu’elles cesseraient bien de fonctionner fin décembre, comme prévu, mais qu’elles pourraient être sollicitées en cas de besoin pendant trois mois et demi supplémentaires.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La « crise gazière » que subit l’Allemagne relance le débat sur l’avenir de ses centrales nucléaires

Loin de clore le débat, cette annonce l’a au contraire attisé. En prolongeant de quelques mois les seules centrales d’Isar 2 (Bavière) et de Neckarwestheim (Bade-Wurtemberg), mais pas celle d’Emsland (Basse-Saxe), Robert Habeck avait été accusé d’accorder plus d’importance aux intérêts politiques de son parti qu’aux besoins énergétiques de son pays. A un mois des élections régionales en Basse-Saxe, il n’avait échappé à personne que la seule centrale nucléaire qu’il comptait définitivement fermer en décembre était celle située dans ce Land. Et que, ce faisant, l’ancien président des Verts se montrait surtout soucieux de ne pas compliquer la campagne électorale de son parti.

« C’est une décision dont je peux m’accommoder »

Rétrospectivement, le calcul a été payant. En Basse-Saxe, le 9 octobre, les Verts ont recueilli 14,5 % des voix, un score inédit, qui devrait leur permettre de participer à l’exécutif régional aux côtés du SPD. Pour le FDP, partisan d’une prolongation des centrales nucléaires jusqu’en 2024, ce scrutin a en revanche été une douche froide : avec seulement 4,7 % des voix, les libéraux n’ont pas atteint la barre des 5 % leur permettant de siéger au parlement régional.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés En Allemagne, la quête d’une neutralité carbone sans nucléaire

Les résultats de ces élections sont essentiels pour comprendre la décision prise, lundi, par Olaf Scholz. En décidant de prolonger jusqu’au printemps 2023 les trois centrales nucléaires encore en activité, et non seulement deux d’entre elles, comme l’avait promis son ministre écologiste de l’économie, le chancelier social-démocrate a fait un geste en direction des libéraux, fort déterminés à montrer, après leur débâcle en Basse-Saxe, qu’ils conservaient une influence au sein du gouvernement fédéral.

Il vous reste 41.46% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

What do you think?

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

dans le ventre d’une fusée !

Dès 50 ans, le manque de sommeil augmente le risque de maladies chroniques multiples