La pollution de l’air est considérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme « la principale menace environnementale pour la santé humaine ». A l’échelle de la France, on estime entre 40 000 et 100 000 le nombre de décès prématurés causés chaque année par la pollution de l’air. Cette pollution est également responsable de la prévalence de nombreuses pathologies telles que les allergies respiratoires qui touchent 30 % de la population ou encore les maladies cardio-respiratoires, cérébrales ou des cancers.
Enfin, il existe d’importantes inégalités sociales face à la pollution de l’air, la vulnérabilité à la pollution de l’air augmentant avec le niveau de défaveur sociale. A Paris par exemple, les habitants les plus modestes risquent trois fois plus de mourir d’un épisode de pollution de l’air que les habitants les plus aisés.
Déjà mise en œuvre dans de nombreux pays européens, la zone à faible émission (ZFE) est un des outils à disposition des pouvoirs publics pour lutter contre la pollution de l’air en zone urbaine. Ce type de dispositif a fait ses preuves dans plusieurs agglomérations, à Madrid par exemple, il a permis de réduire la concentration de dioxyde d’azote de 32 %.
Une implantation réfléchie des ZFE
A terme, le bénéfice des ZFE doit être plus important encore puisque celles-ci devraient permettre de planifier la fin progressive de la circulation des véhicules diesel puis essence dans les agglomérations, articulant ainsi lutte contre la pollution de l’air et celle contre le changement climatique.
Enfin, sortir ces territoires de la dépendance à la voiture, en misant sur le développement des transports collectifs et des mobilités actives, c’est aussi accompagner les plus précaires, tant ceux qui sont aujourd’hui contraints à l’immobilisme faute d’avoir une voiture car trop coûteuse que ceux qui consacrent déjà plus d’un cinquième de leur budget à leurs déplacements. Cette situation étant d’ailleurs exacerbée par la très forte hausse du prix des carburants.
Ces ZFE ne doivent néanmoins pas être mises en œuvre n’importe comment. En l’absence d’une priorisation des alternatives de transport, celles-ci pourraient essentiellement entraîner une marche forcée à l’achat de voitures thermiques plus récentes ou à la simple conversion de notre parc automobile à l’électrique, sans réduction de ce dernier. Cela n’est pas souhaitable puisque ça ne réglerait en rien la problématique de la congestion des agglomérations ni celle du coût environnemental et social de la dépendance à la voiture, ne faisant ainsi que repousser le problème.
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