Une étude britannique conclue que le risque de développer des maladies chroniques augmente significativement en dessous de cinq heures de sommeil par nuit après 50 ans.
Dormir moins de cinq heures, c’est s’exposer à une dégradation notable de sa santé dès 50 ans. S’il n’est pas forcément dangereux de dormir un peu moins (ou un peu plus) que les sept à huit heures recommandées chez l’adulte par les spécialistes, descendre sous le seuil des cinq heures est associé à un développement accru de maladies chroniques la quarantaine passée, selon les conclusions de plusieurs chercheurs publiées dans la revue scientifique américaine Plos Medecine.
Les personnes dormant moins de cinq heures par nuit sont en effet 30% de plus à développer au moins deux maladies chroniques après l’âge de 50 ans par rapport à ceux qui dormait entre sept et huit heures. Les maladies les plus fréquemment déclarées sont les différents types de cancer, de diabète et les maladies cardio-vasculaires.
Jusqu’à 40% de risques en plus à 70 ans
Cette proportion de 30% est une moyenne des résultats obtenus aux âges étapes de 50, 60 et 70 ans retenus dans la base de données. Dans le détail, les personnes de 50 ans dormant en moyenne moins de cinq heures par nuit étaient 25% de plus à développer des maladies chroniques par rapport aux personnes du même âge dormant entre sept et huit heures pas nuit. Pour les 60 ans, le sur-risque est de 32% et il monte à 40% à 70 ans.
Les personnes qui ont des durées de sommeil supérieures à huit heures ont également plus de risques de développer des maladies chroniques – notamment car leur sommeil peut être de moins bonne qualite – mais cette proportion est inférieure à celle de ceux qui dorment moins de cinq heures.
Les chercheurs ayant conduit l’étude précisent que les populations d’âge comparées l’ont été sans que d’autres facteurs de risques comme le tabagisme, la mauvaise nutrition, le faible exercice physique ou encore les prédispositions génétiques soient représentées de façon équitable. Autre limite: les données obtenues sont basées sur les déclarations des sujets sans contrôles et analyses complémentaires de la part de scientifiques.
Ces résultats se basent sur le relevé de données de santé et de sommeil de près de 8000 Britannique, regroupées dans la cohorte Whitehall II. Elles ont été prélevées sur 25 ans, conservées et analysée par les chercheurs. Les données prélevées sur cette cohorte portent sur la santé et les profils socio-économiques des individus, afin de tenter d’établir des liens entre les deux.
L’importance du suivi des maladies chroniques
Les scientifiques mettent en avant la nécessité de comprendre les relations entre durée du sommeil et maladies chroniques dans un contexte où ces dernières pèsent de plus en plus dans les dépenses de santé des pays occidentaux et cette part devraient encore augmenter dans les années à venir, selon des prévisions de l’Assurance maladie française.
L’institution explique que sur 168 milliards dépensés pour la prise en charge de plus de 66 millions de malades en 2020, 104 milliards l’avaient été au titre des pathologies chroniques, soit 62%. Un part en constante augmentation depuis au moins 2015.