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« La critique des modes de consommation des plus nantis n’est pas suffisante pour fonder une stratégie écologique »

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Face à l’effroi que provoque la destruction écologique en cours, nos indignations se concentrent bien souvent sur les modes de vie des plus riches : trajets en jet privé, arrosage des golfs, piscines individuelles, etc.

Certains s’en sont inquiétés, comme le chercheur François Gemenne, spécialiste des migrations environnementales et coauteur des rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Selon lui, la condamnation des comportements des classes aisées ne peut aboutir qu’à une polarisation croissante de la société, ce qui risque de bloquer la transition écologique.

Postures moralisatrices

Par ailleurs, ces postures moralisatrices qui se focalisent sur les choix individuels sont des prétextes à l’inaction puisqu’elles nous font oublier que c’est l’ensemble de notre économie droguée aux énergies fossiles qu’il convient de transformer.

Cette discussion sur la pertinence d’articuler écologie et lutte des classes me semble porteuse d’enjeux fondamentaux : en creux se pose la question du cadre idéologique adéquat des mouvements écologistes et des stratégies politiques qui doivent en découler.

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Tout d’abord, au-delà de leur impact direct sur les équilibres écologiques, les modes de vie des plus riches ont une influence culturelle plus indirecte par la promotion d’un certain modèle extrêmement polluant. C’est la fameuse « consommation ostentatoire » théorisée par Thorstein Veblen (1857-1929) dès 1899 : grâce notamment au matraquage publicitaire, les modes de vie des plus aisés deviennent l’horizon indépassable pour l’ensemble de la population où chacun est invité à entrer dans la course à l’opulence matérielle. Bref, le consumérisme des uns entraîne celui des autres.

En outre, l’interdiction de certains comportements est une condition préalable à l’acceptabilité politique d’autres mesures écologiques : comment accepter de fournir des efforts dans nos choix individuels et collectifs alors qu’une caste échappe à toute forme de régulation ?

« Ce n’est pas le mode de vie ultrapolluant des plus riches qui est le cœur du problème écologique – bien qu’il participe à le nourrir –, mais leur pouvoir de décision sur nos choix de production »

Néanmoins, bien que légitime, la critique des modes de consommation des plus nantis n’est pas suffisante pour fonder une stratégie écologique et risque de nous fait perdre de vue l’essentiel. En effet, quand bien même les émissions liées à la consommation superflue des plus riches seraient arrêtées net, le problème écologique resterait entier.

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Written by Stephanie

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