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« La végétalisation de l’alimentation n’empêchera pas l’industrialisation du vivant »

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Rappelons d’abord un fait : pour des millions de paysannes et de paysans dans le monde, l’élevage est indispensable à la subsistance. Les animaux sont bien souvent non seulement une ressource alimentaire (viande, lait, œufs), mais aussi, et pour la majorité, force de travail, pour le transport ou les travaux des champs.

Penser un monde sans animaux d’élevage nous semble être, par conséquent, un anti-humanisme. Si la souffrance est une priorité éthique, en aucun cas le fait de se nourrir d’animaux ne peut être régi par la morale. Comment, sur ce sujet, avoir une posture aussi manichéenne, en stigmatisant la domestication, l’élevage et l’alimentation carnée ?

Imaginer comme unique horizon la végétalisation du monde est une erreur d’interprétation historique et politique majeure. L’exploitation animale n’a pas pour origine les liens séculaires que nous entretenons avec nos animaux, mais elle est la conséquence de son instrumentalisation pour satisfaire des intérêts productivistes et capitalistes.

Une nécessité pour protéger la biodiversité

Chercheurs, vous vous trompez de combat (« L’appel de quatre cents philosophes : “Nous déclarons que l’exploitation animale est injuste et moralement indéfendable”, Le Monde du 4 octobre) ! Pire, vous appelez à un projet mortifère, dogmatique, et qui va à l’encontre du sillage tracé par les plus illustres penseurs des Lumières. Rappelons à l’instar de Montaigne (1533-1592) que « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » (Les Essais).

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’appel de quatre cents philosophes : « Nous déclarons que l’exploitation animale est injuste et moralement indéfendable »

La végétalisation de l’alimentation n’empêchera pas l’industrialisation du vivant, la destruction de la biodiversité, l’accaparement et la privatisation des ressources. La prédation des richesses, responsable de la souffrance faite aux humains et aux animaux, s’exprime aussi par l’émergence des fausses viandes et d’aliments de substitution.

L’existence d’herbivores et de prairies est une nécessité pour protéger et nourrir les sols, l’eau et la biodiversité. D’un point de vue agronomique et énergétique, perdre deux ou trois points d’humus comme dans les plaines céréalières ou dans les bassins de production légumière ne fait qu’accentuer notre dépendance en matière d’énergie fossile.

Une condition nécessaire à la vie

Depuis toujours, les paysans considèrent les animaux et reconnaissent leur intelligence. La relation sensible que nous entretenons avec eux, que la zootechnie, arme du productivisme, a obligé certains à refouler, n’empêche pas d’appréhender la mort comme une condition nécessaire à la vie.

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Written by Stephanie

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