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Mobilisation contre le projet d’autoroute A69, jugé « anachronique » par l’autorité environnementale


Une manifestation contre le projet d’autoroute A69, devant le conseil régional à Toulouse, en juin 2021.

Dominique Rougeau bondit hors de son pick-up et pointe du doigt son champ de pivoines. « Voilà, c’est ici. L’autoroute passera là », lance l’agriculteur installé depuis 1959 au domaine de Bazialgues, à Verfeil (Haute-Garonne). L’autoroute A69, qui s’étirera sur 53 kilomètres pour relier Verfeil, près de Toulouse, à Castres (Tarn), coupera ses cultures en deux parties et entraînera la destruction de 7,5 hectares de plantation.

« Il existait deux tracés possibles mais celui-ci m’a été imposé. C’est le pire des scénarios envisagés », tonne M. Rougeau, qui dresse une liste de préjudices encourus : une baisse du chiffre d’affaires et la destruction des infrastructures (chambres froides et atelier de façonnage) de son activité horticole. Cette liaison autoroutière était l’Arlésienne locale, portée par Pierre Fabre, le dirigeant et fondateur du groupe pharmaceutique et cosmétique implanté à Castres, mort en 2013, et des élus locaux, avec la promesse d’un gain de temps pour rejoindre la métropole régionale, et celle d’un développement économique du bassin de Castres. Les habitants en entendent parler depuis vingt-cinq ans.

Priorité nationale

En 2009, à la suite d’un débat public, le principe de l’achèvement de la mise à deux fois deux voies le long de la route nationale et de la mise en concession autoroutière était adopté. Déclaré d’utilité publique en 2018, le projet est classé priorité nationale dans la loi d’orientation des mobilités l’année suivante. En 2022, le projet franchit une nouvelle étape : le contrat de concession entre l’Etat et la société Atosca est approuvé par un décret publié le 22 avril. Une seconde enquête publique est prévue à la mi-novembre. L’autorisation environnementale pourrait être délivrée en janvier 2023, pour une mise en service de l’autoroute attendue au deuxième semestre 2025.

Face à ces échéances, les contestataires de l’A69, regroupés au sein du collectif La Voie est libre (LVL), organisent, jusqu’au 24 octobre, une « grande marche contre l’A69 » sur le tracé de la future autoroute. « Cette action va être déterminante dans notre lutte », prévient Aline Guerin, élue d’opposition (divers gauche) à Castres et porte-parole de LVL. « Nous aurons six mois pour nous organiser. Car ce projet est emblématique du monde que nous ne voulons plus, celui du tout-voiture. »

« On détruit 400 hectares de terres agricoles alors qu’il est question de réchauffement climatique et de souveraineté alimentaire », s’insurge Thierry, opposant au projet d’autoroute

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