Les aires marines protégées (AMP), où la pêche est interdite, peuvent avoir des effets bénéfiques pour les poissons, mais aussi pour les pêcheurs qui voient leurs prises augmenter dans les eaux avoisinantes, selon une étude publiée dans la revue Science.
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« Nos résultats renforcent les arguments en faveur de l’expansion des aires maritimes protégées dans d’autres parties du monde », a indiqué à l’AFP John Lynham, coauteur de l’étude et professeur au département d’économie de l’Université d’Hawaï (États-Unis).
Les scientifiques ont étudié l’évolution des taux de captures effectuées par les pêcheurs avant et après l’extension de la plus grande zone interdite à la pêche au monde, le « Papahānaumokuākea Marine, National Monument » à Hawaï. La superficie de la zone protégée (1,5 million de km2) équivaut environ à trois fois celle de la France métropolitaine.
En utilisant des données collectées par des observateurs scientifiques à bord des bateaux de pêche, l’étude a mis en exergue une augmentation des taux de capture de 54 % pour le thon jaune dans les eaux avoisinant l’AMP, de 12 % pour le thon obèse et une augmentation de 8 % pour l’ensemble des espèces de poissons combinées.
L’étude montre pour la première fois qu’une aire interdite à la pêche peut avoir des effets positifs non seulement sur les espèces aquatiques sédentaires, mais également sur des espèces migratrices, comme le thon obèse, qui parcourt de longues distances en dehors de la zone protégée, selon un communiqué de l’Université d’Hawaï.
« De nouvelles AMP doivent être conçues avec précaution, en prenant en compte les caractéristiques biologiques et migratrices des espèces à protéger, parallèlement avec les intérêts des différents acteurs humains qui pourraient être affectés », estime M. Lynham, qui a réalisé l’étude avec la chercheuse Sarah Medoff de l’Université d’Hawaï et la professeure Jennifer Raynor de l’Université de Wisconsin-Madison.
De nombreux pays dans le monde, comme ceux de l’Union européenne ou les États-Unis, se sont fixés comme objectif de protéger 30 % de leurs océans d’ici 2030.