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Il faudra transformer la société pour faire face au réchauffement climatique. C’est le constat sans appel de l’ONU, jeudi 27 ocrobre, lors de la présentation du rapport de l’organisation. Les engagements pris jusqu’à présent par les États nous amènent vers un réchauffement de 2,5 degrés, bien au-delà des deux degrés maximum visés.
Nous sommes pitoyablement loin du compte, voilà le constat sans appel d’Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies. « Sécheresses, inondations, orages et incendie sont dévastateurs, tout autour du globe. Les pertes et les dommages dus à l’urgence climatique empirent chaque jour, et les engagements pris par les États ne sont lamentablement pas au niveau. La fenêtre pour limiter la hausse des températures à 1,5 degré se referme vite. Les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites de 45 % d’ici à la fin de la décennie. Mais comme le montre notre rapport, elles restent à des niveaux record dangereux, et elles continuent d’augmenter. Si l’on maintient les politiques actuelles, le monde se dirige vers un réchauffement de 2,8 degrés d’ici la fin du siècle. En d’autres termes, nous nous dirigeons vers une catastrophe mondiale… »
As the latest @UNEP Emissions Gap report makes clear, we are headed for economy-destroying levels of global heating.
We need #ClimateAction on all fronts – and we need it now.
We must close the emissions gap before catastrophe closes in on us all.
— António Guterres (@antonioguterres) October 27, 2022
Chaleur hors norme à Marseille
Illustration de ce réchauffement à Marseille où ce mois d’octobre est le plus chaud jamais enregistré par Météo France depuis 1947, et le début des relevés de températures. Dans le sud de la France, il fait chaud comme un début d’été et plusieurs records de chaleurs ont été battus en Provence.
Fortes chaleurs à Marseille où 27 degrés ont été relevés ce jeudi: paroles de Marseillais au micro de notre correspondant.
Pris ensemble, les engagements des 193 pays signataires de l’Accord de Paris de 2015 permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5 à 10 % en 2030, bien loin des objectifs proclamés.
« C’est totalement insuffisant, rappelle Inga Andersen, directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement, nous devons atteindre 45 % pour être sur le chemin d’une limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré. Où est-ce que cela nous mène ? une température plus chaude de 2,4 à 2,6 degrés en 2100. Bien sûr, les États ont des engagements pour parvenir plus tard à 0 émissions. Mais ce n’est pas crédible car rien n’est encore mis en place et les derniers engagements que nous avons reçus sont insuffisants. »
Lors de la COP 26 de Glasgow l’an dernier, les États s’étaient engagés à revoir leurs objectifs à la hausse. Depuis, une année a été perdue… Les Nations unies n’ont en effet reçu que 23 contributions, permettant d’obtenir un petit pourcent supplémentaire de réduction des émissions de gaz à effet de serre. On est loin, très loin du compte.
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Pour se mettre sur le bon chemin, les Nations unies estiment qu’il faudra nécessairement passer par une transformation radicale de notre système, transformation rapide, mondiale et dans tous les domaines. Nous avons laissé passer notre chance de procéder à des changements en douceur, estime le Pnue, seule une transformation radicale de notre économie et de nos sociétés nous permettra d’échapper au désastre.