Le second tour de l’élection présidentielle brésilienne opposera dimanche 30 octobre le président sortant d’extrême droite, Jair Bolsonaro, à l’ancien président de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva. L’issue de cette élection décidera, notamment, de l’avenir d’une grande partie de la forêt amazonienne, soumise depuis des années à une déforestation massive pour faire place, majoritairement, à l’élevage de bœufs et aux champs de soja. C’est la conclusion d’une étude menée par l’université d’Oxford, pour le site d’information Carbon Brief.
L’étude est optimiste : elle mise sur l’application stricte du code forestier en cas de victoire du favori, Lula, comme il l’a promis pendant la campagne présidentielle. Le Brésil est, en effet, doté d’une législation ambitieuse qui, en théorie, limite très fermement la déforestation dans le secteur de la forêt amazonienne. Le code forestier, qui date de 1934, a connu de nombreuses réformes, mais le Brésil n’a jamais disposé de moyens suffisants pour le faire respecter. L’ancien président avait réussi à réduire très significativement la déforestation pendant ses mandats précédents, qui atteignaient des niveaux records à son arrivée à la tête de l’Etat, sans pour autant faire respecter le code à la lettre. Son opposant politique, le président actuel, présente un bilan nettement moins glorieux : entre 2018 et 2021, la déforestation a augmenté de 70 %, malgré les promesses du gouvernement.
L’analyse de l’université d’Oxford calcule l’estimation de la déforestation en cas de victoire de chacun des candidats à l’élection présidentielle, par échelons de cinq ans. En cas de victoire du président sortant, elle prédit 94 240 km2 de forêt détruite d’ici à 2030, contre 18 280 km2 en cas de défaite, un chiffre plus de cinq fois inférieur. Plus de 75 000 km2 seraient alors épargnés, une surface supérieure à celle de la région Occitanie, la troisième plus grande de France, après la Guyane et la Nouvelle-Aquitaine.