Barbara
Sans tabac, la cigarette électronique est régulièrement consommée par des fumeurs dans le but d’arrêter progressivement leur consommation. Elle peut pourtant créer une accoutumance.
Parfois privilégiée pour tenter d’arrêter de fumer, la cigarette électronique s’est banalisée, mais ses dangers et avantages ne sont pas toujours clairs pour de nombreux Français. Alors que débute ce mardi 1er novembre l’opération “Mois sans tabac”, retour sur ce qui distingue vapotage et tabagisme.
La cigarette électronique se compose “d’une batterie, d’un réservoir de liquide et d’une résistance”, selon l’Institut national du cancer. Le fumeur consomme un liquide constitué en général de propylène glycol et de glycérol, des solvants, auquel s’ajoutent éventuellement de la nicotine et différents arômes.
Grande différence avec la cigarette classique, la cigarette électronique ne contient pas de tabac.
Des substances toxiques dans les cigarettes électroniques
Cela signifie-t-il que la cigarette électronique n’est pas dangereuse? “Le nombre d’études scientifiques sur la toxicité de l’e-cigarette reste faible en raison de problèmes méthodologiques”, rapporte le centre de lutte contre le cancer Léon Bérard.
Cependant, les recherches réalisées jusqu’à présent révèlent “la présence de métaux lourds dans les liquides de recharge de cigarettes électroniques”, comme du plomb, du nickel ou du cuivre, nocifs pour la santé. Des études alertent aussi vers de possibles risques cardiovasculaires.
“Des substances toxiques communes à celles de la combustion des cigarettes conventionnelles comme le monoxyde de carbone ou les goudrons”, ont également été détectées.
La nicotine: addictif, mais non cancérigène
Faut-il par ailleurs s’inquiéter de la présence éventuelle de nicotine dans les cigarettes électroniques? Le docteur Alain Ducardonnet, consultant santé pour BFMTV, rappelle que, si cette substance “favorise l’addiction”, elle n’est pas directement nocive pour l’organisme et qu’elle est “non cancérigène”.
En ce sens, le vapotage apparaît donc comme moins dangereux pour la santé que la cigarette. Ce qu’ignorent pourtant 8 Français sur 10, selon un sondage d’octobre 2022 mené par l’association “Sovap”, qui encourage la réduction des risques du tabagisme via le vapotage.
“Les tabacologues s’accordent pour dire que (les) risques (que comporte le vapotage) sont sans aucune mesure avec les risques de la combustion de la cigarette”, souligne Alain Ducardonnet.
En effet, les dangers de la cigarette classique proviennent d’une part de la présence de substances cancérigènes, comme l’arsénic et le chrome, et d’autre part du monoxyde de carbone et des particules fines produites par la fumée. Des éléments qui ne sont pas présents en quantité significative dans les cigarettes électroniques, selon l’institut national du cancer.
Un risque de dépendance?
Le vapotage, lorsqu’il est pratiqué de façon récréative, notamment chez les adolescents qui n’ont jamais fumé de cigarettes, comporte par ailleurs un risque: celui de familiariser les plus jeunes au geste de fumer, de les exposer éventuellement à la nicotine, une substance addictive, et de les encourager donc ensuite à consommer du tabac.
Malgré les interrogations qui demeurent, la cigarette électronique reste, avec les patchs et les médicaments, considérée comme un des outils privilégiés par nombre de médecins pour arrêter de fumer.
La consommation de tabac cause la mort de 75.000 personnes par an.
