L’ancien premier ministre Edouard Philippe, placé sous le statut de témoin assisté dans le dossier relatif à la gestion par le gouvernement de l’épidémie de Covid-19, a assuré, mercredi 2 novembre, sur France 2, qu’« il n’y [avait] pas d’infractions de caractère pénal » pour lui et ses ministres dans ce dossier.
« Ni pour Agnès Buzyn, ni pour Olivier Véran, ni pour moi, ni pour aucun des collaborateurs qui ont travaillé avec nous, il n’y a d’infractions de caractère pénal, et c’est ce que je veux démontrer », a expliqué l’ancien chef du gouvernement, qui a échappé en octobre à une mise en examen devant la Cour de justice de la République.
S’il a reconnu que « tout » n’avait pas été « bien fait », « aucun pays n’a tout bien fait », a-t-il fait remarquer. « Mon objectif, c’est de faire en sorte que tous ceux qui ont été placés sous mon autorité – les membres de mon gouvernement, les collaborateurs de mon cabinet et tous ceux qui, dans l’administration, ont fait pendant cette crise de leur mieux – soient blanchis des accusations qui sont portées contre eux », a-t-il insisté.
🔴🗣 “Agnès Buzyn a pris très au sérieux cette crise du Covid-19. Je n’ai absolument pas négligé ses avertissements.… https://t.co/mnVNjrKZsJ
« Soutien » à l’ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn
Il a aussi plus spécifiquement exprimé son « soutien » à son ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn, mise en examen dans ce dossier, une décision selon lui « très injuste ». Mme Buzyn « a pris très au sérieux cette crise dès le début et elle a raison quand elle dit qu’elle a probablement vu avant beaucoup de gens ce qui était susceptible de se passer », a-t-il estimé.
Mais il précise : « Lorsque j’étais premier ministre et qu’elle était ministre, elle le sait très bien, à chaque fois qu’elle a évoqué un sujet, une décision à prendre, je l’ai mise en œuvre. A chaque fois. » L’ancienne ministre de la santé affirme pourtant qu’elle avait alerté dès janvier 2020 Emmanuel Macron et Edouard Philippe, mais qu’elle n’avait « pas [eu] l’impression d’être entendue », selon le journal qu’elle a rédigé concernant la pandémie et auquel Le Monde a eu accès.
Son successeur à la santé, Olivier Véran, aujourd’hui porte-parole du gouvernement, est également visé par cette instruction, mais il n’a pas encore été entendu. S’il n’est pas mis en examen ultérieurement, Edouard Philippe ne sera pas renvoyé devant la formation de jugement de la CJR, seule juridiction habilitée à poursuivre et juger des membres du gouvernement pour des crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.