Le ralentissement économique frappe les géants de la tech. Comme durant l’été, plusieurs entreprises comptent se séparer de leurs employés ou limiter leur recrutement.
Rattrapées par le ralentissement économique qui grippe les géants de la tech, deux sociétés de la Silicon Valley, Stripe et Lyft, ont fait part jeudi 3 novembre de licenciements importants tandis qu’Amazon gèle les embauches dans ses bureaux.
Twitter pourrait leur emboîter le pas: selon des informations de l’agence Bloomberg, confirmées par une source à l’AFP, le nouveau propriétaire du réseau social, Elon Musk, envisage de renvoyer la moitié des effectifs pour faire baisser les coûts.
“Bien trop optimiste sur la croissance”
Stripe, une entreprise de services de paiements basée à San Francisco et Dublin, a d’ores et déjà donné congé à 14% de ses effectifs, expliquant à ses employés avoir “trop embauché pour le monde dans lequel nous sommes actuellement”, selon un communiqué.
“Nous sommes confrontés à une inflation persistante, à des chocs énergétiques, à des taux d’intérêt plus élevés, à des budgets d’investissement réduits et à des financements plus rares pour les start-up”, a expliqué le directeur général Patrick Collison.
Stripe a été “bien trop optimiste sur la croissance à court terme de l’économie numérique en 2022 et 2023”, a-t-il ajouté.
Le groupe prévoit de revenir au niveau d’emplois de février, c’est à dire 7.000 employés.
La société de locations de voiture avec chauffeur Lyft a annoncé de son côté dans un autre communiqué le licenciement de 683 employés, soit environ 13% de ses effectifs.
“Nous allons probablement être confrontés à une récession dans l’année à venir et les coûts d’assurance du covoiturage augmentent”, ont justifié les co-fondateurs de la société Logan Green et John Zimmer.
Une plus grande prudence est nécessaire
Amazon met aussi en avant un environnement macro-économique “inhabituel” pour expliquer la suspension temporaire de toute embauche dans ses bureaux. Le groupe s’attend à une croissance de 2% à 8% au quatrième trimestre, ce qui est plutôt faible pour ses standards.
Ce gel des recrutements signale que l’ambiance dans les secteurs de la vente et de la consommation est en train de changer, estime Neil Saunders, spécialiste de la distribution pour le cabinet Global Data.
“Les jours grisants de la croissance sont maintenant terminés et ont cédé la place à un environnement dans lequel une plus grande prudence est nécessaire pour protéger les profits”, a-t-il avancé dans une note.
Autre géant de la tech, Meta (Facebook, Instagram) lève aussi le pied. Mark Zuckerberg, le patron de la société, a indiqué le mois dernier que les effectifs ne devraient pas augmenter d’ici la fin 2023, voire même diminuer légèrement. Meta comptait quelque 87.000 employés dans le monde au 30 septembre.