S’il fallait une preuve supplémentaire des dégâts causés par le réchauffement climatique sur les glaciers de la planète, l’Unesco la fournit. Jeudi 3 novembre, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) publie un rapport sur l’état des glaciers classés comme faisant partie du Patrimoine mondial de l’humanité, soit une surface de 66 000 km² représentant 10 % des sites glaciaires de la Terre. Et le constat est sans appel : un tiers de ces sites glaciaires aura disparu d’ici à 2050, ce quel que soit le futur scénario climatique. Si le réchauffement est limité à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, « les deux tiers restants pourraient être sauvés ».
C’est le message que compte délivrer à la COP27, qui se tient du 6 au 18 novembre à Charm El-Cheikh, en Egypte, la directrice générale de l’Unesco Audrey Azoulay. « Ce rapport est un appel à l’action. Seule une baisse rapide des émissions actuelles de CO2 peut faire espérer le sauvetage des glaciers et de la biodiversité exceptionnelle qui en dépend. La COP27 aura un rôle crucial pour faire émerger des solutions », plaide-t-elle.
Dans cette étude réalisée par l’Unesco et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), avec la contribution de scientifiques suisses et du CNRS, notamment du Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (Legos), les sites glaciaires du Patrimoine mondial ont été étudiés durant vingt ans, entre 2000 et 2020. Soit 18 600 glaciers présents sur cinquante des 1 154 sites surveillés par l’Unesco (dont 257 sites naturels). « Si l’Unesco compte cinquante sites glaciaires, chacun d’entre eux peut comprendre plusieurs glaciers, précise Tales Carvalho Resende, chargé de programme au Centre du Patrimoine mondial de l’Unesco et auteur principal du rapport. Ainsi le plus grand de ces sites, en Alaska, compte plus de 3 000 glaciers. » Cette étude a permis de quantifier leur recul, dû à une cause exclusive, pour l’organisation des Nations unies : l’augmentation des températures.
Des « marqueurs du changement climatique »
Ces glaciers perdent en moyenne 58 milliards de tonnes de glace chaque année, soit l’équivalent du volume annuel total d’eau utilisé par la France et l’Espagne, et contribuent à près de 5 % de l’élévation mondiale du niveau de la mer, avance l’Unesco. Une catastrophe planétaire puisque « 50 % de l’humanité dépend des glaciers comme source d’eau pour l’usage domestique, l’agriculture ou encore l’hydroélectricité ».
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