L’ex-ouragan Martin s’approche des côtes de l’Irlande ce week-end : avant de s’affaiblir ces dernières heures, jamais un ouragan n’avait eu une trajectoire aussi loin vers le nord au cours d’un mois de novembre : il s’agit d’un record pour l’océan atlantique.
L’Irlande va subir les restes d’un ouragan dès ce samedi après-midi. La côte ouest du pays va être balayée par des vents à 80 km/h, mais surtout par des précipitations intenses, 60 à 80 mm localement en l’espace de 24 heures. Ce temps perturbé, qui semble classique pour l’Irlande au cours de la saison automnale, est par contre issu d’un phénomène météo exceptionnel : les restes d’un cyclone extratropical.
La dépression Martin s’est formée à l’est des Bermudes le 1er novembre dernier et s’est intensifiée en ouragan dès le lendemain au contact des eaux anormalement chaudes pour l’époque. Cependant, l’ouragan Martin a ensuite résisté jusqu’à une latitude jamais atteinte auparavant au cours d’un mois de novembre. En remontant jeudi à une latitude de 49° nord toujours en ouragan de catégorie 1, Martin a battu le record de l’ouragan Lois, avec une latitude de 46,4° nord en novembre 1966.
Martin est si large qu’il a réussi à se maintenir en ouragan, malgré une température de l’eau à 18°C à cette latitude. Ses vents s’étalaient en effet sur plus de 800 kilomètres autour de son centre. S’il n’a fait aucun dommage, puisqu’il se trouvait en plein milieu de l’océan, il a tout de même réussi à se trouver à une latitude située entre le Canada et les îles britanniques. En remontant autant au nord, Martin est donc devenu un ouragan extratropical, avant de se désagréger ces dernières heures.
Plus au nord et plus tard dans la saison
Martin a également été exceptionnel pour une autre raison : il est l’un des deux ouragans à s’être formé simultanément lors d’une journée de novembre. La présence de deux ouragans dans l’Atlantique nord le même jour en novembre ne s’est produite qu’en 2001 et en 1932.
Le mois de novembre marque généralement la fin de la saison cyclonique, mais le réchauffement climatique semble avoir repoussé, à la fois plus au nord, et plus tard dans la saison, les risques d’ouragans.