A l’approche de la COP27, en Egypte, du 6 au 18 novembre, les Vingt-Sept, représentés pour l’occasion par la Commission, cherchent à convaincre de leur volontarisme. Alors qu’ils se sont engagés à la neutralité carbone d’ici à 2050, ils ont sans conteste des arguments à faire valoir. La guerre en Ukraine, qui a drastiquement réduit leur accès au gaz russe et fait s’envoler les prix de l’énergie, met toutefois à l’épreuve leur ambition.
Il y a un an, lorsque s’ouvre la COP26 à Glasgow (Ecosse), l’Union européenne (UE) n’arrive pas les mains vides. Quelques mois plus tôt, le 14 juillet 2021, l’exécutif communautaire a présenté un ensemble de propositions législatives (« Fit for 55 ») qui ont pour objectif d’accélérer la lutte contre le réchauffement climatique en Europe. Pour être en ligne avec l’accord de Paris sur le climat, il ne s’agit plus, en effet, de réduire de 40 % les émissions de CO2 d’ici à 2030 (par rapport à 1990), mais d’au moins 55 %.
Pour y parvenir, la Commission a un plan étoffé : essor des renouvelables, description – pays par pays – des économies d’énergie que devront réaliser les différents secteurs, extinction du moteur thermique, réforme du marché du carbone (dit Emissions Trading System, ETS) sur lequel les industriels s’échangent des droits à polluer, création d’un nouveau marché du carbone pour le logement et les transports, mise en place d’une taxe carbone aux frontières censée protéger les industriels d’une concurrence extracommunautaire déloyale…
D’intenses tractations
En mai, trois mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Commission présente un nouveau plan (« REPowerEU ») destiné à libérer l’UE de sa dépendance aux énergies russes qui, entre autres, revoit à la hausse les objectifs en matière de renouvelables (leur part dans le bouquet énergétique est rehaussée de 40 à 45 % d’ici à 2030, contre 22 % aujourd’hui) ou d’économies d’énergie. Depuis, les Vingt-Sept se sont également engagés à réduire leur consommation de gaz (de 15 %) et d’électricité (de 10 %).
A Charm El-Cheikh, Frans Timmermans, le vice-président de la Commission, chargé du Green Deal, aura d’abord à cœur de faire le point sur l’avancée de ces dossiers, qui ont donné lieu, ces derniers mois, à d’intenses tractations, tant ils sont structurants pour l’économie européenne. A ce jour, très peu de textes ont achevé le parcours législatif européen – les Etats membres doivent arrêter une position sur chacun d’entre eux, le Parlement européen également, à la suite de quoi les deux institutions négocient sous l’égide de la Commission – pour trouver un compromis final qui a, dès lors, force de loi.
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