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Le Caire sous pression pour libérer le militant Alaa Abdel Fattah, « en grand danger » après des mois de grève de la faim

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Alaa Abdel-Fattah, le 22 septembre 2014 au Caire, en Egypte.

La pression est montée, mardi 8 novembre, sur l’Egypte, qui accueille la COP27 : après Paris et Londres, l’ONU et Berlin la pressent de libérer son détenu politique le plus célèbre, Alaa Abdel Fattah, en danger de mort après sept mois de grève de la faim.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a appelé Le Caire à le sortir de prison pour éviter « une issue mortelle » à sa grève car, a prévenu le haut-commissaire de l’ONU aux droits humains, Volker Türk, « sa vie est en grand danger ».

Sa famille dit n’avoir reçu aucune preuve de vie depuis qu’Alaa a cessé de boire dimanche. Et ce, alors que pour sa mère, Laila Soueif, il peut survivre « un jour ou deux, trois maximum ». Cette mathématicienne et figure des droits humains en Egypte a déjà passé deux jours devant sa prison à 100 kilomètres au nord du Caire dans l’espoir d’avoir de ses nouvelles, mais elle n’a reçu « ni lettre ni explication, rien qui nous dise qu’Alaa est vivant ou à l’intérieur », a tweeté sa fille Mona Seif.

« Il faut libérer tous ceux détenus pour avoir simplement exercé pacifiquement leurs droits humains, dont Alaa Abdel Fattah », a tweeté la militante écologiste Greta Thunberg, tout comme Clément Voule, rapporteur de l’ONU sur le droit de réunion. « Nous sommes toujours inquiets du sort et de la santé d’Alaa Abdel Fattah et nous l’avons dit à plusieurs reprises au gouvernement égyptien », a affirmé un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Auparavant, le premier ministre britannique, Rishi Sunak, le président français, Emmanuel Macron, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avaient évoqué le cas du militant prodémocratie de 40 ans avec le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Egypte : « La vie d’Alaa Abdel Fatah est en grave danger après plus de quatre-vingts jours de grève de la faim »

Condamné pour diffusion de « fausses informations »

Signe que le sujet est sensible dans un pays régulièrement épinglé pour ses violations des droits humains, la conférence de presse de sa sœur Sanaa Seif à la COP27 a été interrompue par un député pro-Sissi. Le service de sécurité de l’ONU, organisateur officiel du sommet sur le climat, a dû faire sortir Amr Darwish qui tonnait : « On parle d’un citoyen égyptien détenu de droit commun, pas d’un détenu politique, n’essayez pas de vous servir de l’Occident contre l’Egypte. » Alaa Abdel Fattah, a-t-il ajouté, « s’en est pris à l’armée et à la police de son pays ».

L’Egypto-Britannique, figure de la révolution de 2011 en Egypte – un mouvement populaire que le président Abdel Fattah al-Sissi dénonce régulièrement dans ses discours –, a été arrêté fin 2019. Il a été condamné à cinq ans de prison pour diffusion de « fausses informations » pour avoir reposté sur Facebook un texte accusant un officier de police de torture.

« Qu’est-ce qu’une mort de plus en prison pour les autorités égyptiennes qui ont tant de sang sur les mains ? », s’interroge sa mère sur Facebook. « Je m’adresse aux autres, au premier ministre britannique et au reste des dirigeants à Charm El-Cheikh », écrit encore Laila Soueif.

M. Sunak dit considérer Alaa Abdel Fattah comme « une priorité » et réclame que son cas soit « résolu au plus vite » ; M. Macron, lui, assure que M. Sissi s’est « engagé » à ce que la santé d’Alaa Abdel Fattah « soit préservée ».

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Grève de la faim de trois journalistes

Le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri, président de la COP27, est monté lundi soir au créneau : Alaa Abdel Fattah « bénéficie de tous les soins nécessaires en prison », a-t-il dit à une télévision, ajoutant que l’Egypte n’avait pas formellement reconnu jusqu’à présent sa nationalité britannique. Pour Sanaa Seif, ces « soins » pourraient en réalité signifier que son frère sera « nourri de force ». Elle a évoqué cette perspective à Charm El-Cheikh, imaginant son frère « menotté à un lit et nourri de force ».

Par ailleurs, trois journalistes qui ont entamé lundi une grève de la faim au syndicat des journalistes au Caire poursuivaient mardi leur mouvement, réclamant « la libération de tous les détenus d’opinion d’Egypte », soit plus de 60 000 personnes selon les ONG.

M. Türk a également dénoncé détentions « arbitraires » et « procès inéquitables » en Egypte, où M. Sissi annonçait en grande pompe il y a un an une « stratégie nationale pour les droits humains ». En avril, il lançait même une série de grâces présidentielles. De la poudre aux yeux, répond Amnesty International : en sept mois, 766 prisonniers politiques ont été libérés mais 1 540 autres arrêtés.

En solidarité avec tous ces détenus, Hossam Bahgat, une figure des droits humains régulièrement attaquée en Egypte, a appelé tous les participants à la COP27 à s’habiller de blanc – la couleur de l’uniforme des prisonniers en Egypte – jeudi. « Nous fêterons peut-être alors la libération d’Alaa, mais nous penserons surtout à tous les détenus », a-t-il dit.

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Le Monde avec AFP



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