Le ministre de la Santé, François Braun, a annoncé lundi son intention de réduire le nombre de cancers évitables, estimés à 150.000 par an aujourd’hui, à 60.000 par an d’ici à 2040. “Notre première priorité absolue en matière de lutte contre le cancer, c’est la prévention”, a dit le ministre à l’occasion de la convention nationale Unicancer, réseau hospitalier dédié à 100% à la cancérologie. Aujourd’hui, “la prévention reste insuffisante puisque 40% des nouveaux cas de cancers détectés chaque année sont attribuables à nos modes de vie”, a estimé le ministre.
Des rendez-vous “aux âges clefs”
Il en va de même du dépistage. “On estime, par exemple, que 15 à 20% des décès par cancer du sein pourraient être évités grâce à une plus grande participation au dépistage organisé. C’est considérable”, a-t-il dit. Pour réduire les cancers évitables, le ministre entend “lutter contre les facteurs de risques que nous connaissons”. Raison pour laquelle un “prix dissuasif” a été maintenu sur l’ensemble des produits du tabac, dans le budget de la Sécurité sociale. La prévention passera aussi par la mise en place de rendez-vous “aux âges clefs de la vie” (25, 45 et 65 ans), a rappelé François Braun.
Aujourd’hui, neuf millions de dépistages sont réalisés chaque année. Le ministre a annoncé sa volonté de “dépister un million de personnes en plus, par an, à horizon 2025”. Il a redit son intention d’accroître la vaccination contre les infections à papillomavirus humains, les HPV, liés à l’apparition de plusieurs cancers.
Limiter les séquelles après un diagnostic
Autre priorité : limiter les séquelles pour les malades du cancer, en améliorant la qualité de vie des patients. “Notre objectif est de réduire de deux tiers à un tiers la part des patients souffrant de séquelles cinq ans après un diagnostic”, a dit le ministre. “Un troisième front sur lequel nous devons accélérer concerne les cancers de mauvais pronostic”, pour lesquels le taux de survie à cinq ans reste faible ou n’évolue pas, a-t-il souligné, citant les cancers du poumon, du pancréas, de certains cancers du sein dits triple négatifs, de l’œsophage ou du foie.
Autant d’orientations soutenues par Unicancer : “Ce sont celles que nous souhaitons propulser”, a dit son président Jean-Yves Blay, tout en jugeant nécessaire de “renforcer l’attractivité du soin”, et de “travailler sur la soutenabilité du système”.