Intel a mis au point FakeCatcher, un outil qui permet d’identifier les deepfakes vidéo avec un taux de réussite de 96 %. Pour savoir s’il s’agit d’un faux, l’algorithme parvient à repérer les subtiles différences de lumière générées par les réseaux sanguins du visage de la personne.
Si elles ne pullulent heureusement pas encore sur le Web, les deepfakes de célébrités sont nombreuses et plutôt inquiétantes. On a pu voir des clonesclones de Tom Cruise, Elon MuskElon Musk, Mark ZuckerbergMark Zuckerberg, ou encore Leonardo DiCaprio. Des séquences vidéo sur lesquelles on fait dire n’importe quoi à ces personnalités. Il y a eu cette année aussi un deepfake montrant le président ukrainien Volodymyr Zelensky ordonnant aux troupes du pays de se rendre à la Russie dans un discours peu crédible.
Globalement, outre quelques tentatives assez visibles de manipulation, la plupart des exemples sont des parodies amusantes ou des expériences pour chercher à améliorer la technologie. Mais si les premières vaguesvagues de deepfakes donnaient le sentiment que quelque chose clochait, les derniers progrès de cette technologie ont de quoi effrayer.
Alors, comment distinguer le vrai du faux avec des vidéos toujours plus réalistes ? Intel a planché sur la question et vient de dévoiler en début de semaine FakeCatcher. Il s’agirait du premier détecteur de deepfakes en temps réel. Le fondeur affirme que cette solution réalisée avec l’Université d’État de New York à Binghamton aux États-Unis, dispose d’un taux de précision de 96 %. C’est une première !
Voici comment la nouvelle technologie Intel détecte les deepfakes en temps réel. Vidéo en anglais. Activez les sous-titres en français pour la traduction. © Intel
Voir ce que l’on ne voit pas
FakeCatcher a la particularité de se baser sur la photopléthysmographie. Un mot compliqué qui signifie que l’algorithme analyse la quantité de lumièrelumière absorbée ou réfléchie par les vaisseaux sanguins. Ces signaux sont également appelés PPG et ils sont collectés lorsque les battements du cœur viennent modifier légèrement la teinte des veines. Il s’agit d’un phénomène que l’œilœil ne peut pas voir, mais qu’une Intelligence artificielle sait identifier sur les pixels d’une vidéo en quelques millisecondes.
Dans son communiqué, Intel explique que ces signaux PPG sont recherchés sur 32 emplacements sur le visage. À partir de ces points, avec ses algorithmes d’apprentissage en profondeur, le labo d’Intel parvient à capter en temps réel jusqu’à 72 flux PPG. De quoi vérifier instantanément s’il s’agit d’une vraie vidéo ou d’un DeepFake.
La question reste de savoir si le système fonctionne aussi bien si l’on se recouvre le visage de fond de teint. Malgré cette avancée spectaculaire, Intel explique que son laboratoire n’en est qu’à ses débuts. FakeCatcher n’est qu’une pièce d’un projet bien plus global de détection des faux contenus qui porteporte le nom de Trusted Media.