Leur dégradation totale “n’est pas garantie” et ils peuvent donc “présenter un risque” pour les populations ou l’environnement, relève l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
Les matières plastiques, y compris celles qualifiées de “biodégradables” ou “compostables”, doivent être exclues des composteurs domestiques et collectifs, recommande l’Anses dans un avis rendu ce mardi. Plus d’un Français sur trois recycle ses déchets dans des composteurs domestiques ou collectifs (poubelles brunes).
Outre les déchets alimentaires, comme les épluchures de légumes, les marc de café et sachets de thé, certains y ajoutent des déchets plastiques, notamment des sacs plastiques dit “biodégradables”, “biosourcés” ou “compostables.”
Mais pour toutes ces matières plastiques, “il n’est pas garanti” qu’elles “se dégradent totalement dans les composteurs domestiques, d’autant qu’il est difficile d’en maîtriser les conditions de fonctionnement”, souligne l’Anses.
Risque d’une contamination
Lorsque ces composts sont réutilisés, par exemple dans les potagers, une contamination de l’environnement et des cultures locales ne peut donc être exclue.
“Cette contamination peut provenir des différents constituants de matériaux” comme les polymères, des monomères résiduels, des additifs ou des charges organiques “présentant des dangers potentiels aussi bien pour la santé humaine que pour l’environnement”, souligne Stéphane Leconte, coordonnateur de l’expertise à l’Anses.
L’Anses recommande donc de ne placer aucune matière plastique dans les composteurs domestiques et collectifs et de privilégier le compostage industriel.
L’agence préconise également de revoir la réglementation encadrant le compostage. Il faudrait y “interdire toute allusion voire incitation à mettre des matières plastiques dans un compost domestique” et revoir les normes entourant la biodégradabilité avec notamment des critères plus contraignants, estime-t-elle.