Brigitte Autran, la présidente du Covars, a déclaré ce mercredi matin sur BFMTV que le début de nouvelle vague du Covid-19 était “porté” par le sous-variant BQ.1.1, bientôt majoritaire en France.
“Il s’agit probablement d’un début de vague”. Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars), a expliqué ce mercredi matin sur BFMTV que l’épidémie de Covid-19 était “dans une phase d’ascension très importante” en France.
Derrière cette reprise épidémique se cache BQ.1.1., un sous-variant d’Omicron qui tend à devenir dominant dans l’Hexagone, mais pas seulement. BFMTV.com fait le point sur les connaissances autour de ce sous-lignage de BA.5.
En passe d’être dominant en France
Dans son dernier bulletin épidémiologique en date du 24 novembre, Santé publique France indique que BA.5 demeure “omniprésent” avec 93% de détection lors de la dernière enquête Flash menée entre le 7 et 12 novembre dernier. Ce qui est intéressant ici, c’est notamment d’observer la nette progression du sous-lignage BQ.1.1., passant de 29% à 39% de détection en l’espace de deux semaines.
“C’est un variant plus contagieux”, a affirmé sur notre antenne Brigitte Autran, ajoutant que cette propagation de BQ.1.1. sévit dans le monde entier, “la France n’a rien de particulier, c’est aussi ce qui sévit en Chine”.
La présidente du successeur du Conseil scientifique a également souligné sur BFMTV que ce début de nouvelle vague est “poussé” par le BQ.1.1.
Selon Santé publique France, ce sont 98.814 nouveaux qui ont été rapportés en 24h le 29 novembre dernier, soit 41,7% de contaminations enregistrées en plus en une semaine. Autre indicateur en hausse: le taux de reproduction du virus. Il était de 1,3 la semaine dernière, signe que l’épidémie progresse. Enfin le taux d’incidence nationale était de 449,3 cas pour 100.000 habitants au 26 novembre dernier sur les sept derniers jours. Celui-ci a plus que doublé depuis le début du mois.
Cette évolution de la situation sanitaire doit toutefois être analysée avec précaution: un mouvement de grève dans les laboratoires d’analyses a eu lieu ces dernières semaines, ce qui peut entraîner un important rattrapage de données.
Résistant aux anticorps monoclonaux
S’il est plus contagieux, qu’en est-il de sa dangerosité? L’épidémiologiste Antoine Flahault, interrogé par nos confrères de l’AFP, avance que le BQ.1.1. est “responsable de l’augmentation récente des contaminations mais aussi des hospitalisations” en France.
“On ne sait pas encore s’il est plus ‘méchant'”, a estimé Brigitte Autran sur notre antenne, “il est probablement identique à BA5 sur la caractéristique à faire des formes graves”.
Si sa capacité à causer ou non davantage de formes graves reste pour l’heure inconnue, sa résistance à certains traitements semble se préciser. Deux récentes études, relayées par nos confrères de Libération, permettent d’en apprendre plus sur sa résistance aux anticorps monoclonaux fabriqués spécifiquement pour traiter le Covid-19. Des résultats que l’on retrouve à la fois dans la première étude publiée dans la revue The Lancet et dans la seconde menée par l’Institut Pasteur.
Les vaccins de Pfizer et Moderna adaptés à Omicron efficaces
S’agissant des vaccins anti-Covid déjà distribués, la résistance de BQ.1.1. à ceux-ci n’est pour l’heure pas établie. En revanche, les laboratoires Pfizer et Moderna ont tous deux communiqué ces dernières semaines sur l’efficacité de leurs vaccin respectif adapté à Omicron face au sous-variant.
Aussi Brigitte Autran a appelé celles et ceux éligibles à une dose de rappel à se faire vacciner dès que possible.
“C’est vrai que du fait de la variation permanente de ce virus, les vaccins protègent moins contre l’infection et la transmission”, a reconnu la présidente du Covars, ajoutant néanmoins que ces derniers “garantissent une protection contre les formes graves de la Covid et contre les décès”.